Je m'associe à mes collègues pour saluer l'exceptionnel travail que nous avons fait ensemble, ainsi que le soutien sans faille de votre équipe.
La semaine s'annonce cruciale pour l'engagement français et européen au Sahel. De grands rendez-vous diplomatiques vont suivre la réunion des ministres européens des affaires étrangères qui a eu lieu hier, par visioconférence. Des annonces sont attendues sur l'évolution de notre dispositif militaire au Mali. Demain, le président Macron recevra à Paris les chefs d'État des pays du G5 Sahel. Le lendemain s'ouvrira à Bruxelles le sommet Union africaine-Union européenne. Il est prévu de longue date et doit traiter de multiples sujets, mais donnera probablement lieu à des annonces.
Je rentre de Guinée-Conakry où j'ai pu échanger avec le président de transition, Mamady Doumbouya. Nos relations avec ce pays pourraient se normaliser, à la condition qu'il présente un chronogramme raisonnable de retour vers les institutions.
Quels sont les attendus du Quai d'Orsay et de la diplomatie française ? Comment l'Assemblée nationale, et plus particulièrement les membres de notre commission, pourraient-ils être mieux associés aux réflexions en cours et participer à différents événements ? Mieux associer les parlementaires, c'est aussi mieux associer la communauté française de ma circonscription, qui est concernée au premier chef.
Ma collègue Sira Sylla, qui vous prie d'excuser son absence, tenait à rappeler que, dans leur grande majorité, les diasporas veulent retrouver des relations pacifiées, d'égal à égal et respectueuses entre le Mali et la France. La diaspora malienne de France a le sentiment que le focus est mis sur le seul aspect sécuritaire alors qu'il conviendrait de l'élargir à l'humanitaire ou au culturel, car la situation va se compliquer avec l'asphyxie économique actuelle du Mali. Alors qu'ils représentent plus de 6 % du PIB malien, les transferts d'argent vers le Mali sont considérablement affectés par la crise diplomatique. Les diasporas se sentent prises en otage. Comment les rassurer et éviter le développement d'un sentiment anti-français ?
Enfin, en Tunisie, le président de la République a pris, depuis le 25 juillet, des mesures renforçant ses pouvoirs, faisant craindre un retour vers un pouvoir autoritaire : il a suspendu le Parlement élu, limogé le Gouvernement puis dissout, le 5 février, le conseil supérieur de la magistrature, instance indépendante créée en 2016, afin de nommer lui-même les juges. Quelle est votre analyse de la situation ? Alors qu'il ne devrait pas y avoir d'élections législatives avant la fin de l'année, de quelle nature sont les échanges que la France entretient avec nos partenaires tunisiens ?