Intervention de Pierre-Henri Dumont

Réunion du mardi 1er mars 2022 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Henri Dumont :

L'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine a été un choc pour nous tous. Au nom du groupe Les Républicains, je tiens évidemment à apporter tout notre soutien au peuple ukrainien qui se bat jour après jour, quartier par quartier, pour préserver sa souveraineté et protéger son pays. Nous accompagnerons les efforts diplomatiques accomplis par la France pour trouver une issue à ce conflit. Il est évident que nous ne parlons pas ici d'Emmanuel Macron comme d'un candidat ou même comme du président, mais comme du chef des armées. En tant que membres d'un parti de gouvernement, nous sommes parfaitement lucides quant au rôle que doit jouer la France, puissance d'équilibre dans l'Union européenne et dans le monde, pour trouver une issue à cette guerre.

Vous l'avez dit, ce conflit a été un électrochoc pour l'ensemble du continent européen. Nous avons l'impression qu'en l'espace de dix jours, nous avons avancé beaucoup plus vite que nous ne l'avions fait en dix ans. Nous avons redécouvert que certaines de nos économies, en particulier celles des pays ayant tourné le dos à l'énergie nucléaire, étaient dépendantes du gaz et des énergies fossiles russes. Nous avons également constaté qu'il était possible, pour les États membres de l'Union européenne, de mettre en place des sanctions coordonnées très fortes que personne n'aurait imaginées il y a encore quelques jours – elles vont d'ailleurs bien au-delà de l'Union européenne, qui n'est pas le seul cadre structurant du bloc occidental. Nous observons enfin qu'une réflexion plus importante est menée quant à l'élaboration d'une stratégie autonome de défense.

Aux yeux du groupe Les Républicains, nous sommes désormais confrontés à quatre défis importants. Le premier est celui de la paix ; il pose la question de l'intégrité territoriale de l'Ukraine et de sa souveraineté, dont le respect se heurte aux exigences russes. Quelle est votre position à ce sujet ? Le deuxième défi concerne la construction d'une capacité autonome de défense pour assurer notre propre sécurité. Le troisième porte sur notre indépendance énergétique : alors que le gazoduc Nord Stream 1 continue d'abreuver le continent européen de gaz russe, a-t-on réfléchi à la possibilité d'y mettre un terme ? Enfin, il sera nécessaire de retrouver notre souveraineté alimentaire et agricole.

Nous avons entendu ce matin une expression très forte du ministre de l'économie, des finances et de la relance, lequel a expliqué que les sanctions européennes visaient à provoquer l'effondrement de l'économie russe. Pouvez-vous nous donner plus de détails, dans la limite de ce qu'il est possible de dire lors d'une audition publique, sur la durée de ces sanctions, les moyens qui leur permettront d'atteindre ce but ainsi que les objectifs recherchés en termes de politique intérieure ?

Enfin, nous constatons en Ukraine une demande pressante d'adhésion à l'Union européenne. Quelle est la réflexion de la France à ce sujet ? Il faut évidemment prendre le temps nécessaire et éviter de céder à l'émotion très vive qui nous saisit tous ; cependant, nous devons apporter une réponse à cette demande afin d'inscrire notre soutien dans un cadre et ne pas être pris au dépourvu dans la crise très grave qui frappe l'ensemble de notre continent.

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