Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mardi 1er mars 2022 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Merci, monsieur le secrétaire d'État, d'être à nos côtés ce matin et, plutôt que de nous proposer un grand plaidoyer, d'être à notre écoute et de répondre à nos questions. J'apprécie beaucoup votre proposition.

D'abord, évidemment, je voudrais faire part de ma solidarité envers le peuple agressé, c'est-à-dire le peuple ukrainien. Dans les journaux télévisés, on parle beaucoup de « migrants ». Il va falloir expliquer aux journalistes qu'il s'agit de « réfugiés », de personnes fuyant la terreur. Il faut arrêter de se tromper sur le vocabulaire, car c'est quelque chose qui compte dans les périodes de crise.

J'ai aussi vu des Russes, défiant Poutine dans des manifestations pour la paix, se faire matraquer et arrêter. Je ne sais pas ce qu'ils vont subir dans les prisons russes, mais cela ne va pas être simple pour eux non plus. Il faut d'ailleurs rappeler qu'il existe depuis des années, en Russie, des forces qui défient Poutine. Avec ma formation politique, nous les appuyons – nous intervenons sur une multitude de sujets. Ce n'est pas seulement depuis quelques semaines que Poutine est un tyran : il a notamment triché pour gagner les élections. Nous devrons donc également soutenir les forces démocratiques russes.

Je suis surpris que personne, pour l'instant, n'ait parlé de l'OTAN. À ma connaissance, l'organisation porte pourtant une part de responsabilité dans la situation – en raison de son existence même, peut-être. En effet, c'est la volonté de l'Ukraine d'y adhérer, plus que celle d'intégrer l'Union européenne, qui a pesé dans la réaction russe. Il convient donc de se poser des questions à ce propos. C'est d'ailleurs ce que je fais depuis cinq ans dans cette commission, comme je l'avais fait il y a quinze ans, et comme d'autres l'ont fait. Depuis la fin du pacte de Varsovie, la question de l'existence de l'OTAN est posée, pour des raisons d'équilibre. On doit donc tirer toutes les leçons de la situation.

Avec mes camarades, nous apprécions beaucoup la réaction « pacifique » – même si, en réalité, elle a été agressive – de l'Union européenne en matière financière et économique. Comme quoi il existe des outils pour combattre les guerriers, qui plus est des outils démocratiques. Il faut continuer à les utiliser.

Nous tenions à saluer aussi la capacité de notre pays, à travers le Président de la République, à continuer le dialogue. La diplomatie a toute sa place : elle doit œuvrer jusqu'au bout et en permanence. La France ne fuit pas ses responsabilités ; c'est important.

En revanche, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Je sais décortiquer des images et faire la différence entre la propagande et l'information. Je ne vois donc pas pourquoi on empêche la diffusion des chaînes russes en Europe. Pour analyser une situation, il est bon d'entendre les deux parties. Il faut de la diversité, précisément si l'on veut éviter la propagande, y compris chez nous. Je ne pense pas que les Français soient influencés par la télévision russe.

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