Je partage complètement les propos qui ont été tenus concernant l'ONU. Il ne faut surtout pas dire que l'ONU ne sert à rien. Je ne dis pas que cela a été dit. Mais même si nous avons conscience des difficultés qu'a l'ensemble de la communauté internationale à agir de conserve, je pense qu'il faut toujours valoriser le rôle majeur de l'ONU, ne serait-ce que parce que l'ONU fixe aux États des objectifs de paix, de développement et de justice. L'ONU a un rôle essentiel sur les lieux de conflits ; je pense à la Syrie, avec des aides de plusieurs milliards qui sont apportées aux 13 millions de Syriens à la suite de la guerre civile. Je pense au Yémen, avec l'aide alimentaire apportée aux 700 000 civils. Valorisons toujours l'action de l'ONU. La pire des choses serait de considérer qu'elle ne permet absolument pas de garantir le droit international.
Monsieur Lafont Rapnouil, vous avez parlé de ce qui peut provoquer la conflictualité avant de demander : « comment construire la paix ? », avec cette expression : « risque de la force, mais aussi risque de la faiblesse ». Je voudrais revenir sur les propos qui ont été tenus par Jan Eliasson, président de l'Institut international de recherche pour la paix de Stockholm, le SIPRI, qui avouait que « la poursuite de dépenses militaires mondiales élevées est une source de préoccupation. Elle sape la recherche de solutions pacifiques face aux conflits ». Ne pensez-vous pas que cette course à l'armement ne facilite pas en fait le maintien de la paix dans le monde ?
Enfin, Hubert Védrine, conseiller d'État et ancien ministre des Affaires étrangères disait, concernant l'OTAN : « cet alignement atlantiste de la France, renforcé par Macron, s'avère surtout néfaste et dangereux pour notre pays. Notre crédibilité sur la scène internationale s'affaiblit et nous perdons auprès de nombreux pays, en particulier les pays émergents, le Moyen-Orient et l'Afrique, notre position spécifique d'indépendance, d'autonomie et de décision ». L'OTAN est-elle la bonne réponse au niveau international même si la logique de sécurité nationale, vous l'avez dit, ne permet pas de garantir la paix ?