J'ai écouté avec beaucoup d'attention les interventions des trois experts que nous avons invités. Leurs propos étaient très intéressants, mais parfois aussi bien lénifiants, prudents. Le contraste est frappant avec ce qu'a dit, à tort ou à raison, le Président de la République dans cette fameuse interview à The Economist en affirmant que l'OTAN est en état de mort cérébrale. Il faut voir la portée de ces propos. Quelqu'un qui est en état de mort cérébrale, soit on le débranche, soit on continue à le perfuser en glucose, mais il n'y a pas de troisième solution. On voit bien l'écart entre ce que nous ont dit les experts et ce que laissent imaginer les propos du Président de la République. En tout cas, sans aller aussi loin que le Président de la République, je pense que nous ne pouvons pas en rester là, qu'il y a évidemment des solutions drastiques : la dissolution de l'OTAN ou la sortie de la France de l'OTAN. La ligne sur laquelle il faut travailler et les pistes qu'il faut explorer sont celles de configurations de défense différentes en fonction de la nature des menaces auxquelles nous faisons face. Nous voyons bien que se prémunir contre une éventuelle agression de la part des grandes puissances que sont la Russie et la Chine n'est pas la même chose que de lutter contre le terrorisme en Afrique ou au Moyen-Orient. C'est plutôt cette piste qu'il faudrait explorer.