Lorsque le président Macron s'est rendu dans la région Pacifique, il a passé trois jours en Nouvelle-Calédonie après son séjour en Australie, notamment pour préparer le référendum sur l'avenir du pays, dont la première séquence s'est soldée par un « non » à l'indépendance.
Dans un discours prononcé le 5 mai 2018 au Théâtre de l'île, à Nouméa, il a développé la stratégie indopacifique déjà esquissée en Australie. Il a affirmé que cette stratégie s'insérait dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, qui reste une priorité majeure dans la région. Il a également déclaré que l'hégémonie chinoise – les termes ont suscité une réaction de l'État chinois – dans la région se construisait pas à pas et que l'ensemble des pays susceptible d'en limiter l'étendue devaient s'allier pour faire front. Il a enfin rappelé l'image extrêmement positive de la France dans le Pacifique. Les premiers réfugiés climatiques de la planète vivent dans cette région et, tandis que les États-Unis se retirent de l'accord de Paris et que d'autres pays rechignent à l'appliquer, le rôle de la France est reconnu et facilite la mise en œuvre de l'axe indopacifique Paris-New Delhi-Canberra, auquel le président Macron a ajouté Papeete et Nouméa.
Depuis le « Brexit », la France est le dernier pays de l'Union européenne présent dans le Pacifique. Elle y porte non seulement sa voix, mais aussi celle du Vieux continent.
Quelle sera la déclinaison militaire concrète, dans les collectivités françaises, de cette stratégie ? Vous avez parlé de coopération à travers Croix du Sud et FRANZ, mais ces accords existaient déjà lorsque j'étais président du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, en 2009, alors que le concept d'indopacifique n'avait pas encore été inventé. De nouveaux moyens seront-ils affectés à ces territoires pour mieux donner corps à cette stratégie ? Des coopérations avec de nouveaux pays sont-elles envisagées, et sous quelle forme ? Quels actes concrets vont donner corps à cette stratégie ?