Intervention de Maryline Gygax Généro

Réunion du mercredi 22 avril 2020 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Maryline Gygax Généro, directrice centrale du Service de santé des armées (SSA) :

Madame la présidente, Mesdames et Messieurs les députés, je vous remercie vivement de me donner l'occasion de m'exprimer devant cette commission en cette période particulière durant laquelle le SSA est pleinement mobilisé face à un défi d'une ampleur inégalée : limiter les conséquences sur les forces armées d'une pandémie avec un virus inconnu il y a encore quatre mois, extrêmement contagieux, sans traitement préventif ou curatif découvert à ce jour, et qui peut, même si c'est rare, mener à des formes graves des sujets jeunes et a priori sans comorbidité comme nos soldats. Un virus à propos duquel les connaissances scientifiques évoluent quasiment de jour en jour.

Je voudrais commencer mon propos en m'associant à la peine de la famille et des camarades du militaire décédé il y a quelques jours, portant à 3 le nombre de décès au sein des forces armées et des civils de la défense.

Le soutien santé des forces armées est la mission première du SSA que je dirige. Même si les blessures de guerre représentent notre champ d'action le plus singulier et emblématique, nous avons également une expertise de longue date dans le domaine du risque biologique. Cette expertise repose sur l'expérience des maladies infectieuses dont l'histoire de la santé militaire est émaillée, justifiant le maintien d'un haut niveau de compétences scientifiques chez nos chercheurs à l'institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) et chez nos infectiologues. En tant que système de santé militaire, le SSA dispose par ailleurs d'une aptitude intrinsèque à gérer des crises sanitaires en milieu d'exception. Depuis le choix de l'hôpital militaire Bégin en 2014 pour prendre en charge – et guérir, d'ailleurs – les deux seuls patients avérés rapatriés sur le territoire français en 2014, et depuis la projection d'un centre de traitement des soignants en Guinée Conakry en 2015 sur décision du président de la république d'alors, nous avons maintenu avec persévérance l'entraînement régulier de nos soignants à faire face à une menace biologique et entretenu nos stocks d'équipements de protection via notre composante d'approvisionnement en produits de santé. Ce n'est pas si facile dans un contexte dominé par la tarification à l'activité et les contraintes budgétaires.

C'est cette combinaison d'expertise et d'entraînement qui a permis au SSA d'être au rendez-vous pour accompagner la santé publique à hauteur de ses moyens, aux côtés des forces armées, dans cette crise inédite.

Je vais consacrer un premier temps de mon propos à la prise en charge du groupe aéronaval autour du porte-avions Charles de Gaulle qui suscite et je le comprends parfaitement beaucoup de questions.

Je souhaite ensuite retracer la gestion de la crise Covid19 depuis le début par le SSA au sein de l'opération Résilience

Je vous dirai quelques mots des modalités d'organisation au sein de nos composantes pour faire face à cette activité extrêmement soutenue.

Et enfin si vous me le permettez, je souhaite vous exprimer mon point de vue préliminaire sur les défis qui vont nous mobiliser dans les prochaines semaines aux heures d'une sortie de confinement.

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