L'armée de l'air a été fortement mobilisée dans la lutte contre la propagation de l'épidémie de Coronavirus, et ce avant même son expansion au-delà des frontières chinoises.
Ainsi, dès le 31 janvier, un A340 de l'escadron de transport « Esterel » a rapatrié près de 200 ressortissants français depuis la ville de Wuhan, premier foyer de l'épidémie.
Avec le lancement de l'opération Résilience, l'armée de l'air a été davantage engagée, notamment pour l'évacuation sanitaire de patients depuis les régions les plus touchées et le transport de personnels soignants. Avions et hélicoptères ont été ainsi fortement sollicités, et chacun a pu louer l'immense professionnalisme des aviateurs dans la conduite de ces délicates missions.
Grâce aux études du centre d'expertise aérienne militaire de Mont-de-Marsan et les efforts de l'industrie, les A400M ont pu être équipés d'un module de réanimation développé à cet effet – baptisé « Mérope » –, et qui vient renforcer les capacités d'évacuation existantes des C135 et A330, équipés quant à eux du module « Morphée ».
Un A400M a été déployé en Polynésie, il y a une dizaine de jours.
Je ne doute pas, Général, que mes collègues auront de nombreuses questions sur la participation de l'armée de l'air à « Résilience », ce qui vous permettra sans doute d'évoquer les autres actions conduites localement, à l'initiative des bases aériennes.
Au-delà, je souhaiterais vous interroger, en tant que responsable de la condition du personnel, sur le moral des aviateurs et de leurs familles, ainsi que sur les effectifs touchés par le virus.
Vous connaissez également l'intérêt de l'ensemble des commissaires pour l'actualité des opérations, toujours aussi intenses malgré la situation sanitaire mondiale. 117 sorties aériennes ont été effectuées au Sahel la semaine passée, et près d'une vingtaine au Levant. Rappelons également que depuis le 1er mai, quatre Mirage 2000-5 de la base aérienne de Luxeuil, chère à Christophe Lejeune, assurent la mission de police du ciel dans le cadre des mesures de réassurance mise en œuvre par l'OTAN au profit des États baltes.
Enfin, je ne serais pas complète sans évoquer les défis de court, moyen et long termes, que posent la crise que nous traversons. Je pense d'abord à l'enjeu capacitaire, dans la perspective de l'actualisation de la LPM, mais également à la continuité de la préparation opérationnelle. J'ai conduit de nombreux entretiens avec les responsables des entreprises du secteur de l'aérospatial et de la défense, qui se sont mobilisés pour assurer la fourniture de pièces détachées et le maintien en conditions opérationnelles. Êtes-vous satisfait de leur réactivité et comment anticipez-vous les conséquences d'une inévitable réorganisation de cette filière ?
Avant de vous laisser la parole, je voudrais renouveler devant vous l'hommage rendu lors de notre première audition de ce matin au sergent Pierre POUGIN, sauveteur plongeur de l'escadron d'hélicoptères Pyrénées de la base aérienne 120 de Cazaux décédé mercredi dernier à l'occasion d'un exercice, et à l'infirmier du SSA Quentin LE DILLAU, décédé le lendemain de cet accident des suites de ses blessures.