Mes chers collègues, j'ai grand plaisir à vous retrouver aujourd'hui, même si l'audition que nous allons effectuer se tiendra encore par visioconférence.
Madame la ministre, Madame la secrétaire d'État, vous êtes venues devant notre commission le 11 mai dernier afin d'y effectuer un tour d'horizon des questions intéressant les armées. Dans le contexte si particulier que nous connaissons, un grand nombre de membres de la commission avaient souhaité prendre la parole, ce qui fait que nous avions dû convenir de poursuivre cette audition ultérieurement, afin d'aborder l'ensemble des questions qui se posaient. Vous tenez aujourd'hui la promesse que vous nous aviez faite de revenir prochainement et nous y sommes très sensibles, d'autant que cela va nous permettre d'actualiser notre information.
Le 11 mai dernier, l'actualité était essentiellement constituée par le résultat des enquêtes sur la contamination des équipages du groupe aéronaval du Charles de Gaulle, que vous aviez alors présenté à notre commission en avant-première. Nous allons reprendre le fil de cette audition, au cours de laquelle nous avions commencé à aborder d'autres sujets. Je précise d'ores et déjà que nous vous recevrons à nouveau le 7 juillet, afin que vous nous présentiez le rapport au Parlement sur les exportations d'armement qui vient d'être publié. Cette présentation, qui sera pour nous l'occasion d'une étude comparative, constitue tous les ans un rendez-vous particulièrement attendu, qui mérite à mon sens qu'une audition lui soit entièrement consacrée.
Il y a beaucoup à dire des autres aspects de l'action des armées en cette période de sortie de crise. On a déjà largement évoqué l'opération Résilience, et je crois qu'à ce stade de la crise, le moment est venu de parler de la résilience dont font preuve les armées elles-mêmes, et d'en dresser un premier bilan. Comment nos armées sortent-elles du pic de la crise ? Êtes-vous satisfaites des capacités à adapter et à innover dont elles ont fait preuve ? Quelle « dette organique », pour reprendre l'expression du chef d'état-major des armées, la crise a-t-elle créée ou aggravée en matière de recrutement et d'équipement, avec l'arrêt des productions industrielles ? Quelles mesures le ministère peut-il prendre pour compenser cette dette et respecter autant que possible la programmation militaire que nous avons adoptée en 2018 ? Quelle part le ministère pourrait-il prendre dans l'effort national de relance de notre économie et de redressement de notre pays ?
En cette période de déconfinement, durant laquelle les précautions sanitaires demeurent indispensables, mes pensées vont aux proches de nos militaires, dont la vie familiale reste perturbée, car soumise aux modifications de calendriers dans les relèves et les mutations, ainsi qu'aux exigences de quatorzaine en amont et en aval des missions, qui sont autant de circonstances supplémentaires difficiles à vivre. Je sais, Madame la ministre, que vous portez une attention particulière aux familles, qui s'est concrétisée par la mise en œuvre d'un plan spécifique. Je tiens cependant à leur transmettre, en mon nom et au nom de l'ensemble de mes collègues, le salut et la reconnaissance de la représentation nationale.
Je vais maintenant vous donner la parole pour un bref exposé liminaire, avant que mes collègues ne vous posent quelques questions. Je précise qu'ils sont déjà une trentaine à s'être inscrits pour le faire et que, comme je m'y étais engagée, je donnerai la priorité à ceux qui n'avaient pas pu intervenir lors de la dernière audition. Enfin, je rappelle que la durée des interventions est de trois minutes pour les orateurs de chaque groupe et de deux minutes pour les autres membres de la commission.