D'abord, merci à Séverine Gipson d'avoir évoqué l'escadron bilatéral de C130-J d'Évreux, qui m'est tout aussi cher qu'à elle. J'ai eu l'occasion d'en parler longuement dans le cadre de précédents rapports. Alors qu'en est-il d'un escadron inversé d'hélicoptères de transport lourd et plus largement, de cette question du HTL ? Il s'agit d'un sujet qui nous tient à cœur et je vais tenter de vous répondre, ainsi qu'à M. Larsonneur, aussi clairement et brièvement que possible. Notre conviction est qu'il faut en finir avec ce serpent de mer car nous tournons en rond et perdons un temps précieux. M. Larsonneur l'a rappelé, le besoin est réel et avéré. Du reste, il a publiquement été exprimé par le commandement des opérations spéciales. Sur le théâtre sahélien, nous bénéficions aujourd'hui de la mise à disposition d'appareils par nos alliés, et nous constatons quotidiennement combien cette aide est précieuse ; nous ne pouvons d'ailleurs qu'espérer qu'elle perdure dans le temps.
Pour autant, voilà la situation aujourd'hui : notre industriel national ne souhaite pas se lancer dans la construction de tels appareils, constatant l'hégémonie de ses concurrents américains sur ce segment ; le COS a donc manifesté un besoin opérationnel ; l'armée de l'air se dit prête à envisager la constitution d'un escadron d'HTL ; quant à l'ALAT – et je vous parle franchement à partir de ce qui nous a été dit – la situation est plus complexe et certains semblent douter de la nécessité de disposer d'une telle capacité. En ce qui me concerne, je trouve cela un peu surprenant compte tenu, vous l'avez dit, des services rendus par ces appareils sur les théâtres d'opérations. Faut-il également rappeler que les affrontements sont de plus en plus intenses et que les soldats sont de plus en plus lourds, car davantage équipés qu'auparavant ?
Un jour, rapidement, il va falloir se décider et exprimer clairement et fermement les choses. Au terme de notre rapport, nous pensons qu'il est temps d'envisager la mise en place d'un partenariat européen. Pour rappel, on retrouve une telle capacité en Allemagne, cela a été dit, au Royaume-Uni et au Danemark, bien sûr, mais également en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne et en Grèce ! Une telle coopération pourrait d'ailleurs tout à fait être mise en place dans le cadre de l'EATC. Ces solutions ne permettront toutefois pas de répondre entièrement aux besoins du COS, dont les opérations nécessitent une certaine discussion. Notre message est simple : il faut arrêter de se raconter des histoires. Nous n'aurons sans doute jamais de flotte patrimoniale d'HTL, alors que nous en avons besoin : que fait-on ?