L'autonomie peut d'abord être entendue comme la capacité d'un système à se fixer ses propres règles. Du moins, telle est la définition qu'une rapide étude étymologique nous invite à retenir : l'autonomie est en effet issue du grec « autos », soi-même, et « nomos », lois. En ce sens, l'autonomie est nécessairement « pleine » ou « entière ». C'est cette définition que retiennent la plupart des grandes puissances militaires, dont la France.
Toutefois, certaines voix adoptent une définition plus extensive de l'autonomie, plus proche, en fait, de la notion d'automatisation. Pour les partisans de cette approche, un système serait autonome dès lors qu'il le serait partiellement. C'est la position défendue par certains États ainsi que par une large part de la société civile. Pour eux, les drones peuvent ainsi être considérés comme des SALA.
Au terme de nos travaux, nous pensons qu'il faut mieux distinguer les choses.
En effet, ainsi que plusieurs de nos interlocuteurs nous y ont invités, nous sommes convaincus de la nécessité de ne pas aborder l'autonomie de manière monolithique, mais comme un continuum, composée de plusieurs stades. On retrouve ainsi les distinctions classiques entre des notions bien connues : l'homme « dans » la boucle, sous-entendu « de décision » ; l'homme « sur » la boucle et l'homme « hors » de la boucle.