Enfin, Madame Morlighem, nous avons évidemment suivi le mouvement de fronde d'une partie des salariés des GAFAMI qui refusaient de travailler pour l'industrie de défense et de voir les données des applications sur lesquelles ils travaillaient transmises au Pentagone. Le projet Maven avait notamment cristallisé l'attention. Je répondrai à votre question de deux manières. Tout d'abord, à ce stade, les entreprises françaises ne sont pas très inquiètes car elles travaillent sur deux segments de données différents : les données civiles et les données militaires qui pourraient servir aux SALA. De manière concrète, les milliers de données récoltées par un pod de Rafale restent au sein de la communauté de défense et sont déconnectées des questions civiles. Il convient donc de traiter et d'exploiter ces données, dans l'objectif de rendre l'intelligence artificielle toujours plus robuste, fiable et explicable. Pour autant, il est vrai que dans le cadre de nos auditions, certains de nos interlocuteurs nous ont confirmé que chez Google ou autre, une partie des salariés refusaient de travailler au bénéfice de la défense, ce qui n'est pas sans poser de sérieuses difficultés. Il est donc indispensable de sans cesse expliquer la finalité des recherches conduites.