Monsieur le Vice-président, Mesdames et Messieurs mes chers collègues,
Voici venu le moment de vous présenter les conclusions de la mission d'information que vous nous avez confiée, l'automne dernier, sur la politique d'achat du ministère des Armées en matière de petits équipements.
Les « petits » équipements, vous le verrez à la lecture de notre rapport, nous n'en parlons qu'en mettant le qualificatif entre guillemets.
En effet, cet intitulé inviterait presque à définir ces équipements par la négative : c'est comme si, dans les arsenaux de nos armées, les « petits » équipements étaient un reliquat, « ce qui reste » quand on a passé en revue tout ce qui est plus emblématique, plus cher, plus spectaculaire par sa taille, sa vitesse ou sa complexité technique. Comme nous nous efforçons de le montrer dans notre rapport, du couteau au treillis, du fusil à l'insigne, de la radio à la tenue de sport, il y a là tout un inventaire « à la Prévert » de matériels de toute nature, formant un tout assez hétéroclite, et pourtant indispensable à la cohérence capacitaire de nos forces. Eh oui, la cohérence capacitaire tient pour beaucoup à ces « petits » équipements : quelle cohérence y aurait-il à posséder les navires, les avions, les chars et les satellites les plus perfectionnés qu'ils soient, si nos fantassins n'avaient pas de radios et de gilets pare-balles ?
Et pourtant, s'y est-on jamais intéressé « pour de vrai », si j'ose dire ? Force est de constater que, quelles que soient les majorités au pouvoir – car là n'est pas la question, et les deux rapporteurs que nous sommes ont travaillé de concert –, le « petit » matériel a souvent, trop souvent, servi de variable d'ajustement dans les ajustements budgétaires des années dures, trop dures.