Je voudrais moi aussi revenir sur la question des petits calibres, qui est évidemment une question de souveraineté mais aussi de compétitivité. J'aimerais immédiatement répondre au président Chassaigne par une citation de Léon Blum qui disait : « Tandis que la règle du capitalisme américain est de permettre aux nouvelles entreprises de voir le jour, il semble que celle du capitalisme français soit de permettre aux vieilles entreprises de ne pas mourir ». Sur le plan technologique, faire du petit calibre, au fond, est assez simple : par exemple, nous avons pu reconstituer très rapidement des filières de masques qui soient pleinement souveraines. L'analogie s'arrête là. Sur le plan de la compétitivité, un sujet que nous abordons depuis des années au sein de cette commission, ce n'est pas aussi évident. Plusieurs questions se posent alors. Une première question technologique : l'important est de ne pas manquer le virage de la robotisation, comme l'a dit M. Gassilloud, mais également de la fabrication additive, et j'aimerais savoir si vous avez eu des éclaircissements sur ce point lors de vos entretiens. Se poseront évidemment les questions du calibre 6,8 à moyen terme, de la compétitivité, et de l'inscription dans un espace européen. En effet, la résilience ou la souveraineté, ce n'est pas forcément tout faire, tout seul. Cette souveraineté peut parfois s'appuyer sur des sources d'approvisionnement diverses. Lorsque j'ai été rapporteur sur le projet de loi autorisant l'approbation de l'accord entre la France et la Belgique relatif à leur coopération dans le domaine de la mobilité terrestre (CaMO), j'ai eu des échanges avec nos amis belges, et notamment dans le monde industriel. Certains industriels comme FN Herstal avaient alors manifesté un intérêt pour une consolidation européenne dans le domaine du petit calibre. Comment avez-vous abordé cette problématique dans votre rapport ?