Je rejoins mon collègue Jean Lassalle pour considérer que la légitimité de donner la mort pose problème. Je suis franco-allemande et j'ai malgré tout eu l'honneur d'avoir été élue. Vous me pardonnerez de citer des faits un peu personnels. Le jour de mon mariage, il y a trente-sept ans et demi, se trouvaient d'un côté mon oncle qui avait été médecin occupant en Normandie et de l'autre, un oncle de mon mari qui avait combattu au sein de la division Leclerc. Quelques années après la fin de la guerre, ils se sont retrouvés en face l'un de l'autre, à notre table de mariage, tous les deux catholiques pratiquants, chantant les mêmes chansons. Les ennemis d'hier peuvent devenir les amis de demain et c'est bien heureux.
Le sacrifice est compréhensible et, à l'époque, il était nécessaire de défendre des valeurs humaines. Je ne remets pas cela en cause. Pourtant, comment expliquer la légitimité de donner la mort ?