Intervention de Abdelkader Arbi aumônier en chef du culte musulman

Réunion du mercredi 23 septembre 2020 à 9h10
Commission de la défense nationale et des forces armées

Abdelkader Arbi aumônier en chef du culte musulman :

Vous nous avez interrogés au sujet de notre rôle au cœur de la crise sanitaire auprès des civils. Le ministère des armées a lancé l'opération « Résilience » au profit de la société civile. Dès que le Président a validé cette opération, nous avons reçu des consignes de l'état-major des armées visant à nous impliquer pleinement. Les hôpitaux militaires se sont mobilisés pour accueillir les malades de la Covid. Nous avons collaboré à des conseils pluridisciplinaires dédiés à l'éthique afin de pouvoir répondre aux questions qui nous étaient posées, notamment sur la fin de vie, et prendre en charge ces patients malades de la Covid, souvent des personnes âgées, privés de visites familiales. Les aumôniers prenaient le relais. Nous avons mis en place un dispositif d'écoute, opérationnel 24 heures sur 24.

S'agissant plus particulièrement du culte musulman, et bien que cette question relève davantage des prérogatives des maires, nous ne disposons pas d'un nombre suffisant de carrés confessionnels pour accueillir nos concitoyens français de confession musulmane. Le problème est d'ailleurs identique pour les populations juives. Dès lors, nous avons dû faire patienter les gens, les calmer, leur demander de supporter leur douleur immense face à une situation qui leur interdisait d'assister à des funérailles, voire d'organiser des funérailles. Les morgues ont été remplies de cadavres qui se sont entassés – jusqu'à aujourd'hui encore, puisque le transport aérien n'est toujours pas rétabli pour de nombreux pays du Maghreb. Force est de constater qu'il y a encore des morts de confession musulmane qui attendent dans des cellules réfrigérantes parce qu'on n'a pas pu les enterrer en France. La problématique est prégnante et mériterait un débat de sorte à considérer nos concitoyens dans la dimension qui nous rassemble le plus, à savoir notre appartenance à la Nation.

Vous avez évoqué la question de la radicalisation et je suppose que vous faisiez allusion à la radicalisation islamique. J'avais compris sans que vous l'ayez précisé.

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