Monsieur Lassalle, je ne peux que souscrire à vos propos lorsque vous dites que les Anglais ne voudront pas sortir de l'Histoire. J'ajouterai d'ailleurs qu'à titre personnel, je ne le souhaite pas. La France et la Grande-Bretagne ont une longue histoire en partage, faite, d'abord, de rivalités puis, depuis la fin du XIXe siècle, d'alliance et d'aide mutuelle. À mes yeux, la question est donc davantage celle du rôle que les Britanniques souhaiteront jouer à l'avenir, précisément pour demeurer acteurs de l'Histoire. Seront-ils un simple membre de l'Alliance atlantique ou opteront-ils pour une étroite coopération avec les États-Unis ? Choisiront-ils de conserver des liens – non institutionnels – avec l'Union européenne ? Souhaiteront-ils approfondir la coopération bilatérale avec la France ? Vous aurez compris que cette dernière option recueille nos faveurs. En l'état, force est de constater que plusieurs hypothèses sont à l'étude et que le « Brexit » brouille quelque peu les cartes : nous sommes donc dans l'incertitude.
Monsieur Blanchet le sait : les Britanniques sont des gens pragmatiques. Or, nul ne peut contester l'appartenance géographique du Royaume-Uni à l'Europe. Dès lors, la question est celle des avantages que les Britanniques pourraient retirer d'une coopération bilatérale avec la France ou plus large, avec l'Union européenne. À nos yeux, les accords de Lancaster House ont de l'avenir, mais les choses méritent d'être vérifiées.