Ces risques et leurs conséquences, dans un environnement de sécurité toujours plus dégradé, ce dont nous avons malheureusement eu plusieurs exemples récemment, justifient qu'un effort particulier soit consenti dans le cadre des plans de relance nationaux, mais également à l'échelon de l'Union européenne, pour soutenir l'industrie de défense et l'industrie spatiale. De telles mesures pourraient prendre trois formes : un soutien aux entreprises, notamment les PME et les ETI, dans le cadre des plans de relance nationaux, par exemple par le biais de commandes supplémentaires d'équipements militaires ou spatiaux, ou d'aides à la recherche et à l'investissement en vue de préserver leurs capacités productives ; une application stricte des mécanismes de filtrage des investissements directs étrangers, à l'échelon des États membres qui en ont, comme la France, et à l'échelon de l'Union européenne, afin de préserver les entreprises stratégiques européennes d'un rachat hostile par leurs concurrents étrangers ; une réforme du contrôle européen des concentrations dans un sens plus favorable aux regroupements d'entreprises de défense, ce qui leur permettrait de lutter à armes égales sur un marché mondial où opèrent leurs concurrents étrangers, eux-mêmes fortement concentrés.
Enfin, au-delà l'impératif de relance, il nous semble nécessaire de faire en sorte que les financements du fonds européen de la défense, qui sont modestes, soient concentrés sur quelques projets structurants afin d'éviter un effet de saupoudrage qui nuirait à son efficacité. Dans le contexte international que nous connaissons, notre proposition de résolution, même si elle est plus spécifiquement consacrée à l'industrie de défense, prend tout son sens. Ceux d'entre vous qui ont écouté le discours sur l'état de l'Union de la présidente von der Leyen ont observé que le mot « défense » et l'expression « politique de sécurité » n'y figurent malheureusement pas. Nous devons veiller avec vigilance au message que nous émettons en la matière, tant à l'échelon national qu'à l'attention de nos partenaires européens et de la Commission européenne.