Le mot de « puissance » que vous venez d'utiliser, monsieur Lagarde, ne figurait pas jusqu'à présent dans le vocabulaire de l'Union européenne : il était plutôt question de soft power, fondé sur l'économie. Toutefois, un changement de logiciel est en cours : on commence à parler de level playing field, ou règles du jeu équitables. Même si tout cela prend du temps.
Donald Trump nous a d'une certaine façon rendue service car plusieurs pays de l'Est ont accepté de faire partie de la coopération structurée permanente (CSP), ce qu'ils n'auraient pas fait s'ils avaient eu une totale confiance dans les États-Unis et dans la présidence Trump. Cela aussi contribue à nous faire avancer. Maintenant, que la future présidence soit dirigée par Trump ou par Biden, il ne faut pas se faire d'illusions. Et il faut aussi faire attention : quand les États-Unis nous demandent d'augmenter nos budgets de défense, cela signifie acheter américain…