La solution, vous venez de le dire, ne viendra pas des seuls succès militaires mais des avancées politiques menées concomitamment. Je retiens les perspectives positives de la sahélisation et de l'européanisation. Les évolutions, lentes mais réelles, nécessitent la poursuite du soutien des forces armées localement et le renforcement des actions de l'EUTM au profit des armées maliennes en toute première ligne.
Pour ce qui est de l'européanisation, l'évolution de Takuba est un bon signal, même si l'on pourrait espérer une contribution plus directe et plus importante de certains grands pays européens au profit de Barkhane. Nous devons l'avoir en tête dans nos discussions politiques.
Je retiens votre vision d'une opération cohérente, qui repose sur des moyens suffisants mais taillés au plus juste. Vous souligniez l'importance du soutien américain. On aurait pu craindre sa diminution ; nous nous réjouissons que ce ne soit pas le cas. Le soutien aéromobile de votre force est un sujet de vigilance ; nous l'avons nous-mêmes constaté de visu. Notre collègue Ferrara y sera particulièrement attentif.
Je vous remercie pour les éclairages stratégiques et les informations que vous nous avez fournis, aussi bien sur le terrain, lorsque nous sommes venus vous voir, que ce matin. Je veux témoigner à vous-même et à l'ensemble de vos hommes notre admiration. Nous sommes conscients que notre sécurité, en France, dépend aussi du combat qu'ils mènent contre les djihadistes dans le Sahel afin d'empêcher que celui-ci ne devienne pour eux un territoire refuge. Cela oblige les politiques que nous sommes à être attentifs à vos efforts et à vos besoins.