On peut se réjouir des résultats récents de l'opération Barkhane, qui a permis de casser les flux logistiques des terroristes, mais aussi, en neutralisant un certain nombre de hauts responsables, de déstructurer leur action. Dans ces opérations, le renseignement électromagnétique fourni par les drones est indispensable : les images et la triangulation permettent de localiser les groupes terroristes, et des frappes sont parfois effectuées par drones.
Dans la loi de programmation militaire 2019-2025, nous avions consenti au développement de l'Eurodrone, qui devait voir le jour en 2028 ; aujourd'hui, on parle plutôt de 2030. Au Sahel, les Américains nous aident particulièrement dans le champ du renseignement avec leurs drones Reaper. Toutefois, je sais, par mon expérience d'ancien militaire, qu'ils donneront toujours la priorité à leurs propres forces. La disponibilité des drones américains n'est donc pas garantie.
En attendant l'Eurodrone, avons-nous étudié des pistes pour que la France ait des drones MALE (moyenne altitude, longue endurance) qui permettent de récolter des images et de réaliser la triangulation et la neutralisation ? Ces moyens sont indispensables sur un théâtre d'opérations comme le Sahel, grand comme l'Europe. Sans eux, nous aurions même des difficultés à nous désengager. Si nous voulons garder le schéma que vous évoquez, qui me semble très bien, cet outil est indispensable.