Intervention de Françoise Dumas

Réunion du mercredi 13 janvier 2021 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

Chers collègues, nous sommes réunis pour entendre M. le général de division Éric Vidaud, commandant des opérations spéciales (COS).

Général, je vous remercie de votre présence ce matin. Les opérations spéciales sont à la fois un mythe et une réalité. Un mythe, parce qu'elles se déroulent le plus souvent dans l'ombre. Une réalité, parce qu'elles sont présentes sur tous les théâtres d'opérations, que ce soit, hier, l'ex-Yougoslavie et l'Afghanistan ou, aujourd'hui, la bande sahélo-saharienne (BSS) et le Levant. On dit souvent des forces spéciales qu'elles sont les premières à arriver sur place et les dernières à partir. La liste officielle des commandos du COS morts en opération extérieure témoigne de la dureté et de la complexité des combats dans lesquels vous êtes engagés. Chacun se souvient ici de l'immense émotion qu'avait suscitée la mort de deux membres du commando Hubert dans la nuit du 9 au 10 mai 2019, au cours d'une mission ayant permis la libération de quatre otages au Burkina Faso.

« Faire autrement », telle est la devise du commandement des opérations spéciales, qui traduit l'état d'esprit permanent des commandos. On peine à réaliser, au regard de la légitimité et de la crédibilité qui s'attachent à votre commandement, que le COS est de création relativement récente, puisqu'il ne remonte qu'à 1992, au lendemain de la guerre du Golfe.

Les forces spéciales prennent une place de plus en plus déterminante dans la lutte contre les stratégies hybrides, qui affectent des zones ni totalement en guerre ni complètement en paix. Elles sont habituellement créditées de deux caractéristiques : d'abord, l'agilité avec laquelle elles interviennent, en raison notamment – vous nous l'expliquerez – d'une boucle de décision très courte ; ensuite, leur grande capacité d'adaptation, qui s'appuie sur la recherche constante de l'innovation.

Ce que nous attendons de vous, général, c'est que vous leviez un peu le voile sur vos missions, vos méthodes de travail et les interactions que vous entretenez avec les forces plus classiques. Pourriez-vous, dans la mesure du possible, nous faire une brève présentation de l'apport des forces spéciales aux opérations Barkhane et Chammal, et décrire brièvement vos relations avec les forces spéciales d'autres pays, notamment les États-Unis. Enfin, parce que nous souhaitons aussi que cette audition vous soit utile, pourriez-vous nous dire quelles sont vos priorités capacitaires ? Les procédures d'acquisition d'équipements pour les opérations spéciales vous semblent-elles performantes ?

Je rappelle que nous avons le privilège de compter parmi nous, en la personne de l'un de nos vice-présidents, Jean-Michel Jacques, un ancien membre des forces spéciales, qui vient de préfacer un ouvrage qui leur est consacré. Dans cette préface, M. Jacques écrit : « J'ai retenu que le respect, la loyauté, le sens du devoir, le dépassement de soi, le courage, l'humilité, l'anticipation et l'innovation font partie des qualités de ces hommes de l'ombre. » C'est un jugement que nous partageons tous, et je ne doute pas que nous en serons encore plus convaincus après vous avoir entendu. Nous sommes très fiers d'avoir à nos côtés Jean-Michel Jacques, parce qu'il illustre l'état d'esprit de vos hommes et nous sensibilise aux conditions extrêmement difficiles dans lesquelles vous travaillez au quotidien.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.