Je note très peu d'évolution sémantique dans le discours de notre ministre. Après avoir affirmé, en d'autres temps, que le retrait serait le chaos, elle nous dit que beaucoup reste à accomplir et, donc, qu'un retrait n'est pas envisagé.
Le G5 Sahel remplit-il pleinement les fonctions qui lui ont été dévolues ? Certains le qualifient de fausse bonne idée, dans la mesure où le multilatéralisme militaire, sorte d'usine à gaz, est difficile à mettre en œuvre. L'armée tchadienne rejoindra-t-elle le G5 ? J'avais cru comprendre que ce ne serait pas le cas mais, à entendre mon collègue Alexis Corbière, les choses auraient évolué. Je pensais plutôt qu'Idriss Déby souhaitait maintenir les troupes sur son territoire pour des raisons d'équilibre intérieur.
Qu'elle est l'utilité réelle de la Minusma ? Intervenant à un prix élevé, elle est là pour protéger les civils et on l'accuse de ne pas le faire. Elle est là pour agir en défense, mais ne pourrait-elle pas, parfois, être plus offensive ? N'aboutit-on pas au discrédit de l'action internationale ? À quoi servent les Casques bleus de l'ONU ?
Chacun le sait, une victoire définitive est impossible, mais quand on est en guerre, on prépare la paix. En matière diplomatique, les militaires ont un rôle à jouer sur le terrain au contact des populations. Est-il bon de globaliser les groupes islamistes, ceux qui font le djihad, ceux qui sont en conflit insurrectionnel contre leur propre État, les actions mafieuses, les logiques locales de communautarisme ? Des contacts différenciés ne doivent-ils pas être pris sur le terrain par nos militaires ?
Enfin, comment responsabiliser les dirigeants des États africains qui, soucieux avant tout de se maintenir au pouvoir et de préserver leurs intérêts particuliers, laissent trop facilement la France et ses alliés agir militairement ?