Intervention de Françoise Dumas

Réunion du mardi 9 mars 2021 à 17h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

Mes chers collègues, nous accueillons le général de corps aérien Jean-François Ferlet, directeur du renseignement militaire depuis juillet 2017. Cette audition à huis clos se déroule dans le cadre de notre cycle sur le renseignement.

La direction du renseignement militaire (DRM) relève du chef d'état-major des armées dont elle satisfait les besoins en renseignement d'intérêt militaire. Elle est à la fois le chef de file de la fonction interarmées du renseignement et un service du premier cercle de la communauté du renseignement. Général, nous souhaiterions connaître votre avis sur la coopération et la coordination entre les services. Celle-ci sont-elles en mesure d'éviter tout trou dans la raquette ?

Votre direction est en constante évolution. Je crois savoir que vous avez récemment engagé une transformation en profondeur de vos services pour les réorganiser selon une logique plus horizontale et plus thématique. Pourriez-vous nous en présenter les objectifs et les étapes ?

Sur le plan géostratégique, nous sommes intéressés par votre appréciation de situation sur l'évolution des risques militaires, en particulier au Sahel, pour l'opération Barkhane, au Levant, pour lequel on évoque une résurgence de la menace terroriste, ou dans d'autres zones comme le Mozambique, aux prises avec l'État islamique en Afrique centrale, dont nous avons parlé avec la ministre des armées, mais aussi sur les risques militaires que représentent la Russie, la Chine, la Turquie ou l'Iran.

S'agissant du renseignement spatial, le deuxième satellite de la composante spatiale optique (CSO-2) a été lancé avec succès à la fin du mois de décembre, depuis la Guyane, pour permettre aux armées d'accroître leurs capacités et à la France de disposer d'une plus grande autonomie en matière d'appréciation de situation et de décision.

S'agissant de l'application de la loi de programmation militaire (LPM), je souhaiterais vous entendre sur votre capacité à accompagner la hausse programmée de vos effectifs, sachant que les métiers du renseignement évoluent vite, je pense notamment au métier de data scientist, je pense aussi à la nécessité pour vous d'augmenter spécifiquement vos effectifs militaires et de disposer du temps et des moyens pour les former afin, ensuite, de les projeter en opération.

Enfin, le défi technique que représente le traitement des données de masse, le « Big Data », ne peut être relevé que grâce à des outils d'intelligence artificielle. Si tout problème ne peut se régler par la loi, surtout dans les domaines où l'enjeu majeur est l'innovation, nous nous interrogeons, en tant que législateur, quant à la bonne adaptation de la loi à ces enjeux. Je songe notamment au besoin pour vous de disposer d'un cadre légal adapté à la nécessité d'entraîner vos machines à partir de données réelles sans être contraint par des délais de conservation des données en vigueur.

Général, je conclurai ce propos liminaire en rendant un hommage appuyé aux agents de votre direction. Comme dans les autres services de renseignement que nous avons reçus, vos effectifs militaires et civils travaillent dans l'ombre, souvent au péril de leur vie. Leur engagement sans faille nous oblige. Je crois pouvoir m'exprimer au nom de tous mes collègues pour leur rendre un hommage appuyé.

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