Je souhaite, pour ma part, revenir sur le rapport de l'historien Benjamin Stora, qui est important pour la mise en œuvre d'un travail de mémoire partagé avec l'Algérie et l'amélioration de nos relations avec ce pays. J'ai bien conscience que les avancées dépendent aussi de la volonté des Algériens de faire évoluer leur rapport à la grande histoire qui est la leur, notamment celle qu'ils partagent, parfois durement, avec la France. Mais l'enjeu est bien ce que les jeunes Algériens peuvent faire de leur grande histoire et de l'imaginaire hérité de la révolution.
Je retiendrai quelques-unes des propositions de Benjamin Stora. Tout d'abord, l'installation d'une commission intitulée « Mémoire et vérité », chargée d'impulser des initiatives communes entre la France et l'Algérie me paraît intéressante – l'historien cite, par exemple, la transformation en lieux de mémoire de camps d'internement situés sur le territoire français. Ensuite, il propose la constitution d'un premier fonds d'archives commun aux deux pays, librement accessible, qui doit, me semble-t-il, accompagner ce que j'appellerai une déclassification partagée. Avez-vous quelques précisions à nous apporter sur ce point ? Enfin, l'Élysée a indiqué qu'il n'y aurait ni repentance ni excuses tout en envisageant des actes symboliques. Quels pourraient être ces actes ?