Nous ne reviendrons pas en détail sur le déroulement de notre opération entre 2014 et 2019, préférant nous concentrer sur la nouvelle dynamique enclenchée depuis le début de l'année 2020.
Durant ces cinq années, nos forces ont remporté de précieux succès tactiques. Nous y avons déployé environ 4 500 hommes en permanence, à partir de différentes emprises au Niger, au Tchad et au Mali, pour l'essentiel.
Nous avons également subi de nombreuses pertes, essentiellement du fait d'engin explosifs improvisés. Le 25 novembre 2019, nous perdions 13 soldats, à la suite de la collision accidentelle de deux de nos hélicoptères – un hélicoptère d'attaque Tigre et un hélicoptère de transport Cougar –, lors d'une opération de combat, par nuit noire, dans la vallée d'Eranga, au Mali.
Nous avons tous ce terrible accident en mémoire, et je sais combien il a particulièrement frappé la ville de Pau, chère à Josy Poueyto et la rapporteure du budget de l'armée de terre que je suis.
Cet accident a provoqué un sursaut. Car il faut le reconnaître, nous vivions alors des temps difficiles.
Mais comment pouvait-il en être autrement, alors que nous ne déployions que 4 500 hommes pour couvrir une zone grande comme l'Europe occidentale, et que nous étions alors bien seuls ?
Auditionné par notre commission, le chef d'état-major des armées reconnaissait lui-même, à l'automne 2019, que la situation se détériorait, et que nous peinions à contenir l'évolution de la menace. Celle-ci contenait en germes des similitudes avec ce qui a conduit au déclenchement de l'opération Serval.