Intervention de Nathalie Serre

Réunion du mercredi 14 avril 2021 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Serre, co-rapporteure :

Quelle est telle, précisément, cette menace ?

Au Sahel, nous combattons deux grandes organisations terroristes. Premièrement, le Rassemblement pour la victoire de l'Islam et des musulmans (RVIM), également connu sous le nom de Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM) ou encore JNIM, en arabe. Avec à sa tête Iyad Ag Ghali, un touarègue, ce groupe est affilié à Al-Qaïda, et réunit en son sein divers groupes tels que la katiba Macina, qui œuvre dans le centre du Mali sous la direction d'Amadou Koufa, ou encore AQMI au Sahel et Ansar Dine, d'ailleurs fondée par Iyad Ag Ghali. Le RVIM est particulièrement actif dans le Nord et dans le Centre du Mali.

Deuxièmement, l'État islamique au grand Sahara (EIGS), affilié à Daech, qui est particulièrement actif dans la région des trois frontières, c'est-à-dire à l'intersection dans le Mali, le Niger et le Burkina Faso, dans la zone du Liptako. Son chef, Adnane Abou Walid al-Sahraoui, ancien porte-parole du MUJAO, décrit publiquement par M. Bernard Émié, le directeur général de la sécurité extérieure, comme un personnage « sanguinaire », à la tête d'un groupe d'une particulière « sauvagerie ». C'est l'EIGS qui a commandité et revendiqué l'attaque contre les humanitaires de l'ONG Acted, qui a coûté la vie à six Français et deux Nigériens dans le parc de Kouré, en août 2020.

Ces deux groupes se distinguent par leur composition, leur « projet » comme leurs méthodes. Après des années de collaboration, ils s'affrontent également depuis l'été 2020. Ces combats ont essentiellement lieu dans la région du Gourma, en raison des velléités d'expansion de l'EIGS en direction des zones d'influence du RVIM, et en particulier de la katiba du Macina, ainsi que de concurrences pour la perception de la zakat, de gestion des ressources naturelles, de contrôle et allégeance des combattants.

2019 avait été une année difficile, pour les forces françaises, les forces locales, les Casques bleus, mais surtout les populations civiles.

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