Intervention de Nathalie Serre

Réunion du mercredi 14 avril 2021 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Serre, co-rapporteure :

En définitive, l'année 2020 a été celle du renouveau sur le plan militaire.

Érigé en ennemi principal, l'EIGS a été fortement touché par notre action et celle de nos partenaires, et a vu sa zone d'influence sérieusement réduite.

Quant à la nébuleuse Al-Qaïda, les forces françaises ont neutralisé de hauts responsables terroristes, parmi lesquels Abdelmalek Droukdel, émir d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ou Bah ag Moussa, chef militaire du RVIM.

En outre, depuis Pau, nous avons continué à entraîner nos alliés à nos côtés et intensifié nos opérations avec la force conjointe, comme l'ont montré les opérations Bourrasque, Éclipse et Équinoxe, qui se poursuivra au cours des prochains mois.

Barkhane et ses partenaires ont donc remporté de précieux succès tactiques.

S'il faut le saluer, Barkhane fait toutefois face à de nombreux défis. Citons en trois. Premièrement, la menace demeure vive en raison de la capacité d'adaptation des groupes terroristes à nos modes d'action et dispose, il faut le reconnaître, d'une importante capacité de régénération. Deuxièmement, Barkhane fait face au défi de « durer », d'une part en raison des accusations d'enlisement dont l'opération fait l'objet, mais surtout, d'autre part, car notre engagement met en lumière certaines fragilités capacitaires, et pèse sur la capacité de régénération organiques des armées. Il s'agit d'un défi particulièrement criant à l'heure où il nous faut aussi nous préparer à d'autres conflits, plus intenses. Troisièmement, la bataille du récit est loin d'être gagnée, notamment du fait d'une guerre informationnelle toujours plus intense, comme nous avons récemment pu l'expérimenter. Au-delà, Barkhane demeure méconnue, et mal comprise, au Sahel comme en France.

Il nous semble surtout que c'est le positionnement de Barkhane dans le dispositif global mis du Sahel qui est méconnu. Car l'action militaire n'est qu'un élément de réponse à sa déstabilisation. Elle en constitue le socle mais est évidemment insuffisante à elle seule.

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