Intervention de Josy Poueyto

Réunion du mercredi 14 avril 2021 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJosy Poueyto :

Je voudrais tout d'abord vous remercier pour avoir souligné à plusieurs reprises à quel point Barkhane et Pau étaient intimement liées à travers la présence des forces spéciales et du 5e régiment d'hélicoptères de combat qui a payé un lourd tribut. Je leur adresse mon respect profond, ma reconnaissance et mon affection.

La lecture du rapport nous rappelle à nos fondamentaux : Barkhane joue un rôle majeur au Sahel mais gagner la guerre sur le plan militaire ne sera jamais suffisant. Il faut aussi – et surtout – gagner les populations. Par conséquent, la solution sera politique avec le relais des programmes d'aides au développement. Cette approche globale militaire, économique, sociale et environnementale, nous la soutenons, tous, depuis le début. Toute la difficulté consiste à traduire, concrètement et rapidement, cette volonté auprès des civils. Le rapport montre bien comment l'action internationale peut gagner en efficacité dans ce domaine. Il me semble primordial en effet, aujourd'hui, de rompre avec un certain nombre d'habitudes, de valoriser notamment les projets de nature à avoir un impact direct sur les populations et ne plus se focaliser sur des dossiers d'infrastructures ou sur des opérations qui se déploient en priorité sur les zones les plus habitées, parfois au détriment des plus démunies.

Déjà en janvier 2020, le groupe des démocrates et démocrates apparentés que je représentais, souhaitait, à l'occasion d'une question au gouvernement, que nous marquions très vite un tournant dans les actions engagées au Sahel. Nous étions alors en attente de la loi de programmation relatif au développement et à la lutte contre les inégalités mondiales. Le texte est désormais en discussion devant le parlement.

L'aide publique française devrait ainsi passer de 0,37 % du revenu national brut à 0,55 % en 2022 et à 0,7 % en 2025. En même temps, les lignes bougent. L'aide au développement veut privilégier les partenariats, mais aussi par exemple s'adresser au secteur privé, aux diasporas et se donner les moyens d'un contrôle plus qualitatif. Mais surtout se concentrer sur les pays les plus vulnérables.

Avez-vous une opinion, ou des éléments, sur l'effet de levier que pourrait avoir, dans ce nouveau contexte législatif, l'aide publique française au Sahel ?

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