Je remercie nos collègues pour ce rapport et veux saluer tous ceux qui se mobilisent pour le Sahel, nos militaires mais aussi leurs frères d'armes européens et sahéliens. Ce rapport est une excellente synthèse qui met en lumière la complexité de la situation sahélienne et contribue à améliorer notre connaissance du sujet. Au-delà des rapports visant à évaluer l'action publique, il semble important au groupe « Agir ensemble » que le Parlement soit force de proposition quant à l'évolution des opérations extérieures. La capacité du président de la République à agir seul et à engager la France et la force est un élément clé de notre crédibilité stratégique, mais ce mode de gouvernance, qui permet une grande réactivité, impose également une réflexion parlementaire dense, non seulement pour suivre les opérations extérieures mais également pour animer une réflexion stratégique prospective et être force de propositions. Il s'agit là du cœur de notre mission politique : au-delà d'évaluer, proposer dans l'intérêt de notre pays.
C'est pourquoi le groupe « Agir ensemble », parmi d'autres, s'est beaucoup mobilisé sur la question sahélienne. Ainsi, nous avons inscrit ce sujet à l'ordre du jour de la séance publique, le 4 mars dernier, ce qui a permis à chaque groupe politique de notre Assemblée de s'exprimer et d'interroger simultanément le ministre des Affaires étrangères et la ministre des Armées. La proposition du groupe « Agir ensemble » est de dépasser l'alternative entre partir et rester pour une troisième voie nommée « rester autrement »., que je ne détaillerai pas ici. L'été 2021 nous semble le bon moment pour choisir cette voie. Le rapport reprend l'historique de notre intervention, analyse la situation, dans ses principales dimensions, et rappelle les objectifs de notre pays, autour de la sahélisation et de l'internationalisation et de la mise en œuvre du sursaut civil.
À mon sens, le rapport aujourd'hui présenté aurait pu avoir un aspect prospectif, c'est-à-dire proposer des voies d'évolution de notre dispositif militaire. Le rapport, dans sa conclusion et sa troisième partie, s'y essaye et reprend la politique énoncée par le discours du Président de la République au Sommet de N'Djamena, visant à faire muter l'opération extérieure vers un projet de coopération structurelle régionale. Quelles évolutions envisagent les co-rapporteures pour notre mission au Sahel et notamment sur le format du dispositif ?