Monsieur Lachaud, sur Bounti, vous avez participé comme nous à l'échange de la semaine dernière avec le général François Lecointre, chef d'état-major des armées, organisé à l'initiative de la Présidente. Nous n'avons pas pu obtenir par nous-mêmes plus d'informations, même si nous avons échangé avec des représentants du centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) et de la MINUSMA. Du reste, notre mission n'est pas une commission d'enquête, et quand bien même, le secret-défense nous aurait été opposé. Mais surtout, et je pense qu'il est important qu'on le rappelle, nous faisons confiance à la ministre, au chef d'état-major des armées, et nous ne pensons pas qu'ils mentent à la représentation nationale ou aux Français.
Concernant la question de l'acceptabilité de notre engagement, je rappelle que la France est déployée au Sahel à la demande des États sahéliens et, s'ils nous le demandent, nous quitterons évidemment leurs territoires. Je ne pense pas qu'il y ait le moindre doute en la matière. S'agissant plus précisément du sentiment anti-français, il semble moins intense qu'on l'a dit, ou lu dans la presse, du moins si l'on en croit les chercheurs que nous avons rencontrés. Nous savons toutefois que la situation n'est pas parfaite.
Enfin, parmi les axes d'action identifiés dans notre rapport, nous avons insisté sur la nécessité, d'accroître la protection des civils, qui devient et qui est la première des priorités : et cela fera aussi partie de l'acceptabilité de la mission. En revanche, nous n'avons jamais écrit ou dit que nous devrions rester au Sahel ad vitam aeternam Nous avons dit que Barkhane s'adaptait, s'adapte encore et continuera de le faire, à la faveur de la montée en puissance des forces locales et internationales ; cela ne dépend pas uniquement de notre volonté.