Madame Santiago, je tiens d'abord à remercier, à travers vous, notre collègue Olivier Faure pour son engagement dans la mission, car nous mesurons que sa participation a été faite au prix d'arbitrages compliqués. S'il n'y avait pas foncièrement de grande question dans votre propos, le soutien nécessaire de l'ensemble de la Nation à cette mission me paraît toujours heureux à être rappelé. Sur les pistes, nous les avons évoquées et elles sont détaillées dans le rapport, en particulier s'agissant de l'approfondissement du sursaut militaire et de la mise en œuvre du sursaut civil, deux axes qui doivent avancer ensemble et poursuivent un même objectif.
Cher Jean Lassalle, nous ne sommes pas seuls au Sahel, et la lecture de notre rapport vous le montrera. Je crois qu'il est vraiment très important de le dire et de le rappeler, pour sortir des idées préconçues qui peuvent être parfois extrêmement problématiques dans la perception de la mission Barkhane. Les partenaires dont nous avons entendu des représentants, notamment de l'Allemagne, ont tenu à saluer l'action de la France, qui accepte de payer le prix du sang, et nous ont assuré de leur engagement, à nos côtés, sur les autres missions que celles de l'engagement armé. En outre, on ne peut pas dire que quand le Royaume-Uni déploie 5 % de sa flotte de Chinook au sein de Barkhane, ou quand l'Estonie déploie 10 % de ses forces spéciales, tous les six mois, dans Takuba, ce qui signifie qu'en trois ans, l'ensemble des forces spéciales estoniennes auront été engagées sur le théâtre d'opérations, il ne s'agit pas d'un choix fort.
Madame Mirallès, nul mieux que vous ne témoigne de l'engagement personnel des soldats, et je dois dire qu'à chaque fois, c'est toujours une grande émotion de vous écouter. Nous devons évidemment travailler à la protection des soldats, notamment contre les IED. J'avais évoqué, par le passé, l'importance du déploiement des Griffons, notamment dès l'automne à Barkhane, mais aussi l'extraordinaire travail qui est conduit à la fois la direction générale de l'armement et le service de la maintenance industrielle terrestre autour des véhicules blindés légers, essentiellement employés pour des actions de reconnaissance et qui sont, en raison de leur structure et de leur usage, particulièrement vulnérables aux IED. L'ensemble de l'armée se mobilise pour renforcer la protection de nos soldats.
Je pense qu'évidemment, il faut aussi accompagner les familles, surtout quand le traitement médiatique peut parfois les heurter. Mais j'ajouterai que cette préoccupation que l'on a pour les forces françaises engagées, et pour les forces européennes, nous devons aussi l'avoir pour les forces maliennes. La guerre qu'ils mènent est aussi très sanglante pour eux.