Intervention de Jean-Jacques Ferrara

Réunion du mercredi 14 avril 2021 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Ferrara :

Merci à mes collègues d'avoir évoqué mes travaux, et bravo aux rapporteures pour la qualité de leur travail, et leur engagement, qui est à la mesure de la mission qui leur a été confiée.

J'aurais deux questions. La première concerne nos moyens capacitaires au Sahel, ou plutôt, les moyens capacitaires dont nous ne disposons pas au Sahel. Sans revenir sur le transport stratégique et tactique, qui nous conduit à affréter tantôt un Antonov russe, tantôt un Beechcraft sud-africain, avez-vous identifié des fragilités capacitaires, des manques, et surtout les moyens d'y remédier ?

La deuxième question concerne ce que l'on appelle un peu pompeusement le « retour de l'État », et vous l'avez largement évoqué. Avec vous, j'ai rencontré le gouverneur de Gao et les représentants de la MINUSMA, et je suis un peu perplexe face au dispositif des colonnes foraines qui nous a été présenté. J'ai compris que vous l'étiez également à la lecture de votre rapport, d'où ma question : comment l'État peut-il durablement réinvestir des territoires abandonnés depuis des années, voire sur lesquels il n'a jamais été présent, et ce, alors même que les populations n'y sont pas toujours favorables. Car l'État, vous le disiez, y était perçu comme une menace. Je ne reviens pas sur la corruption ou les exactions, mais nous en sommes quand même à un point où certaines populations semblent s'accommoder de la présence des djihadistes et de leur idéologie.

Je lis dans la presse que dans certaines parties du Mali, des accords sont signés entre les locaux et certains groupes armés terroristes, notamment dans le centre avec la Katiba du Macina, il y a là une bataille qui me semble relever du plan idéologique, du plan des valeurs – pas occidentales, et ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit – mais des valeurs humanistes et universelles. La liberté religieuse, la liberté d'aller à l'école, de s'habiller comme on veut… j'avoue ressentir parfois quelques inquiétudes car si l'action militaire fonctionne, l'action politique et civile me semble au point mort.

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