Sur le terrain, on voit que le profil des groupes armés évolue et se transforme. Ce sont maintenant des fédérations de groupes armés qui s'organisent, et surtout, leur stratégie vers une expansion est constatée. Plusieurs signaux évoquent cette stratégie d'expansion. En 2016, AQMI a revendiqué des attaques en Côte d'Ivoire, dans la cité de Grand-Bassam ; une autre attaque a fait 20 morts au poste-frontière de Kafolo le 29 mars dernier ; il y a également eu une attaque entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso où 15 militaires ivoiriens ont été tués par des groupes terroristes en juin 2020. Le Sénégal, pôle de stabilité de la région est sur le qui-vive, Dakar indique multiplier les arrestations d'individus liés aux groupes terroristes sur la frontière avec le Mali. En février, le patron du renseignement extérieur français a prévenu qu'Al-Qaida au Sahel est en train de préparer un projet d'extension vers le golfe de Guinée, la Côte d'Ivoire et le Bénin.
Mesdames les rapporteures, la tendance actuelle de la force Barkhane est à la réduction du nombre d'hommes sur le terrain, tel que cela a été constaté à N'Djamena, en même temps nous avons besoin d'étendre la traque contre le terrorisme et donc le déploiement de nos forces à des endroits où cela n'était auparavant pas nécessaire. À la lumière de votre travail, pouvez-vous nous dire comment concilier réduction du nombre de soldats et la nécessaire extension des zones sur lesquelles nous sommes amenés à intervenir ?
Enfin, vous avez évoqué une meilleure gouvernance des États du Sahel, pour une meilleure efficacité dans l'action. Un coup d'État a eu lieu au Mali récemment, des militaires occupent aujourd'hui des postes clés, avez-vous observé, depuis ce changement de gouvernance, une meilleure efficacité opérationnelle sur le terrain ?