Je rejoins tout à fait ce qu'a dit Jacques Maire et, au Mali, les Bambaras seront majoritaires parmi les 25 000 nouveaux recrutements annoncés. Or, la diversité de l'armée est un moyen important de lutte contre les exactions et, au fond, comme nous avons pu le vivre en France, l'armée est un facteur d'intégration nationale.
S'agissant de la communication, nous avons évoqué, tout à l'heure, l'importance de la bataille « du récit ». Cela recouvre, en particulier pour les forces locales, l'instauration d'un chemin mémoriel. De prime abord, cela peut ne sembler vital. Pourtant, l'on voit bien en France combien importent les traditions, la connaissance de l'histoire des unités et l'entretien de la mémoire de ceux qui sont partis. Il en est de même de l'accompagnement et de la protection des familles de ceux qui ont versé leur sang, ne serait-ce par exemple pour que les orphelins ne gardent pas de rancœur à l'égard de l'État et ne rejouent pas, demain, les conflits que nous voyons aujourd'hui.
En outre, la mise en place du MISAD, que nous évoquions plus tôt, constitue une avancée notable, et le mécanisme a d'ailleurs été déclenché par la force conjointe à la suite des viols commis par des éléments des forces tchadiennes à Téra, au Niger, dont nous avons parlé tout à l'heure.