Monsieur Fuchs, l'extension de la menace terroriste vers le sud, en direction du Golfe de Guinée ou du Sénégal, plus à l'ouest, est bel et bien réelle. Il s'agit d'un projet documenté de la part des groupes terroristes, qu'il s'agisse d'Al-Qaida ou de Daech. L'enjeu est donc de parvenir à y sensibiliser les autorités de ces pays, car, soyons honnêtes, nous pourrions nous trouver dans une situation comparable à celle que l'on trouve au Mali, où ce qu'il se passe au Nord peut paraître très loin lorsque l'on se trouve à Bamako. Dans les pays riverains du Golfe de Guinée, où les capitales se trouvent pour la plupart au sud, de même que les centres économiques, nous pourrions tout à fait nous trouver dans une situation comparable, avec des régions septentrionales qui peuvent parfois être quelque peu marginalisées. Dans ces conditions, il est primordial de ne pas se laisser dépasser.
Concernant les autorités de transition au Mali, le chef de l'État a déclaré qu'en quelques mois, elles avaient réalisé davantage de progrès qu'au cours des mois précédents. S'il n'est évidemment pas question de considérer qu'un coup d'État puisse constituer un mode légitime de transmission du pouvoir, nous sommes aussi contraints de dialoguer avec les interlocuteurs qui se trouvent face à nous. Et force est de constater que le Gouvernement de transition semble faire preuve de davantage de pragmatisme. Même s'il nous faut rester vigilant quant au respect du calendrier électoral : comme nous l'indiquons dans le rapport, il y a aujourd'hui des retards.