Si je comprends bien votre question, chers collègues, vos interlocuteurs ne doutent pas de la pertinence de leur mission lorsqu'ils sont déployés – ne serait-ce que parce que la préparation qu'ils ont reçue avant leur départ, tant physique que stratégique, les a formés – mais ils s'interrogent davantage sur les perspectives d'avenir. Cela me semble assez logique car il est, en effet, fort difficile de prévoir l'avenir. C'est d'ailleurs ce que s'attache à démontrer notre rapport : Barkhane évolue dans un contexte multidimensionnel, qui nous empêche de dire quel sera le format de Barkhane demain. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons conduit de très larges auditions, et nous pensons en effet que sur cette question, il faut approfondir les relations entre les chercheurs, qui connaissent bien le terrain et ont une autre analyse des dynamiques à l'œuvre et des populations, et les états-majors. Il faut dépasser le choix, parfois personnel, de travailler avec tel ou tel mais ouvrir très largement le champ des possibles.
Pour conclure, si je devais dire une seule chose à nos soldats, je reprendrai le récit d'un capitaine que l'état-major a diffusé sur les réseaux sociaux (LinkedIn) – et il a raison d'ainsi communiquer – qui déclare « j'ai vu la population à certains endroits se réfugier dans les camps des FAMa…c'est un très bon signal. C'est avec la confiance des populations que l'on gagnera cette guerre. »