Je vous appelle moi aussi à la prudence. Pour m'être occupée de quelques blessés, je crains que nous ne soyons en train de produire l'inverse de ce qu'il faudrait. Toutes les personnes que j'ai interrogées ont peur que ce système ne conduise à complexifier les choses. C'est un parcours du combattant, il faut un suivi, sur un temps long. Pour un soldat, il peut être compliqué de s'exprimer devant un médecin du SSA – un autre soldat. Il lui faut parfois rencontrer quelqu'un de l'extérieur, de neutre, pour lâcher les chevaux, se mettre à pleurer, délier sa parole. Une bonne expertise nécessite du temps. C'est malheureux, mais c'est ainsi !