Nous étions très fiers que le Labo BI, cette petite entité comprenant quatre ou cinq personnes, soit cité par la ministre dans son discours à Creil. Ce laboratoire a été créé pour analyser les données financières du ministère, par exemple pour connaître la somme dépensée par l'industrie de l'armement dans tel ou tel territoire. Il y a trois ans, nous avons embauché un jeune thésard data scientist, qui nous a proposé d'aller plus loin et de développer des systèmes d'information d'intelligence artificielle sur nos données financières, RH et autres. Puis la crise sanitaire nous a conduits à mettre cette compétence à la disposition du service de santé des armées et du ministère des solidarités et de la santé. Le système que vous avez nommé a été construit ; disponible sur le site du ministère, il permet de se tenir informé de toutes les publications scientifiques. Pendant la crise, toutes les publications sur les virus sont en accès libre mais, jusqu'à présent, aucun outil ne permettait aux chercheurs de trouver en quelques clics l'information dont ils ont besoin dans l'ensemble de ces documents. L'outil conçu par le Labo BI a été mis à la disposition de la communauté scientifique avec le soutien des chercheurs du SSA.
Nous entendons poursuivre en ce sens. J'ai coutume de dire que nous avons besoin, dans les métiers administratifs, d'innovation et de transformation numériques. En l'occurrence, il est question de l'intelligence artificielle, mais je pourrais parler aussi des robots que nous créons pour automatiser certaines tâches administratives, ce qui permet aux personnels de se consacrer aux missions les plus intéressantes. Nous avons pour ambition d'aller plus loin et d'augmenter notre capacité à piloter notre activité par la donnée.
Le plan de relance comporte effectivement plusieurs volets.
L'un est lié à l'activité aéronautique. Des commandes passées en fin d'année dernière, d'autres plus récemment, notamment celles d'hélicoptères Caracal, sont en avance sur les prévisions de la LPM et concourent pleinement à la poursuite de la production des chaînes industrielles. Je me suis rendue récemment dans l'usine de montage de moteurs d'hélicoptères qui venait de recevoir la commande de Caracal afin de mesurer le rejaillissement direct de cette commande sur la chaîne industrielle, car ce secteur a beaucoup souffert de la crise, en particulier de celle de l'aéronautique civile.
Un autre volet est consacré à la transition écologique. Nous avons obtenu 208 millions d'euros pour financer des travaux de réduction de la consommation d'énergie du parc immobilier. Tous les types de bâtiments sont concernés – tertiaires, militaires, logements et bâtiments d'hébergement. Conformément à la règle du plan de relance, ces projets ont été décidés au niveau des régions. Dans les préfectures de région, les délégués régionaux à l'accompagnement ont soutenu ces dossiers auprès des préfets. Je pourrai vous en fournir la représentation géographique. Les préfets ont veillé à la répartition équitable de l'enveloppe sur l'ensemble du territoire. Cela explique que certains très beaux projets en Île-de-France n'aient pas été retenus.
Le troisième volet, consacré au numérique, n'en est qu'à ses débuts. Si, pour la transition écologique, tous les projets ont déjà été décidés, ce n'est pas le cas pour la transition numérique. Sur les 400 millions d'euros prévus, 22 millions ont été attribués à des projets, dont nous n'avons récupéré que 1,2 million. En outre, 11 millions d'euros sont prévus pour le financement du cloud, autre sujet important pour la ministre.
Je ne vous cache pas que je n'arrive pas à reconstituer le montant annoncé. Je rappelle les chiffres : 207 millions pour l'écologie, 11 millions pour le cloud et 150 millions pour le volet compétitivité, que je connais moins bien, soit près de 370 millions. Le volet aéronautique, quant à lui, s'élève à 603 millions d'euros.
Je laisserai le soin à l'amiral Hello de vous répondre à propos de la prime de lien au service.
Comme la ministre vous l'a indiqué, nous sommes très mobilisés au sujet de la directive relative au temps de travail. Notre directrice des affaires juridiques fait le tour des instances européennes pour expliquer la position de la France. Nous avons convaincu au niveau interministériel, dans toutes les institutions de la République, de l'importance du sujet pour les armées. Nous n'attendons pas les deux pieds dans le même sabot : nous nous employons à convaincre toutes les instances concernées. La décision récente du Conseil d'État sur les « fadettes » va dans un sens favorable, puisqu'il reconnaît la possibilité, pour des raisons de souveraineté et de défense nationale, de ne pas prendre en compte des textes européens. C'est un élément positif, mais n'étant pas aussi bonne juriste que Claire Legras, je n'entrerai pas dans le détail.