Attention toutefois, le Front national se cache parfois dans les détails.
En réponse à l'amendement no 13 du groupe LR, je cherchais des arguments pour défendre la hausse du prix du paquet de cigarettes. Mais plutôt que de vous livrer des données chiffrées, je vais vous lire l'exposé sommaire de l'amendement : « Le tabac n'est pas un produit comme les autres : sa consommation constitue aujourd'hui, et de loin, la première cause de mortalité évitable en France, avec environ 73 000 décès chaque année, soit 200 morts par jour » – imparable. Vous poursuivez : « il est actuellement responsable de plus d'un décès sur cinq chez les hommes » – nous sommes d'accord – « la baisse du tabagisme, en particulier chez les jeunes, est un enjeu de santé public majeur, il y a consensus sur cela » – nous sommes d'accord. Je passe sur une phrase qui ne modifie pas le sens de votre propos. Vous concluez : « la priorité absolue si l'on veut retrouver de l'efficacité, c'est de lutter réellement contre le trafic parallèle ». Pardonnez-moi, mais je ne comprends pas comment la lutte contre le trafic va sauver des vies.
Lutter contre le trafic est certes important – nous en avons débattu, des actions sont menées par le ministre du budget dans ce domaine ainsi que pour soutenir les buralistes et accompagner la reconversion à venir de certains d'entre eux. Je ne saisis pas la logique qui vous conduit, face au nombre de morts du fait du tabac, à donner la priorité à la lutte contre le trafic parallèle. Non, la priorité, c'est de sauver des vies en luttant contre le tabagisme. La priorité, c'est la santé publique. Cela n'empêche pas de travailler sur la traçabilité, de lutter contre la fraude, non plus que de soutenir et d'accompagner celles et ceux qui vivent aujourd'hui du tabac et qui devront demain trouver un autre modèle économique. Mais, je le répète, la priorité, c'est de sauver des vies.