La loi de programmation militaire favorise l'éclosion d'une armée du futur et contribue à structurer les relations internationales. Nous devons donc nous tourner vers l'avenir et je souhaite appeler votre attention sur les enjeux écologiques « défense et climat ».
Mon collègue Jean-Marie Fiévet et moi-même avons eu la chance de rédiger un rapport d'information sur les défis de la transition écologique pour le ministère des Armées et j'espère que nous aurons le plaisir de vous le présenter. Ce rapport qui, pour la première fois, associe les enjeux militaires et les enjeux écologiques, montre que les défis environnementaux et la transformation énergétique sont des enjeux essentiels devant être pris en compte dès maintenant car les changements qu'ils exigent ne peuvent se faire que dans le temps long. Les exemples des champs d'action possibles ne manquent pas mais c'est dans le domaine de la recherche et du développement que nous devons effectuer le plus gros travail afin de créer un système de défense capable de garantir l'accès à l'énergie. Dans cette perspective, une des pistes est le développement d'énergies alternatives opérationnelles – hydrogène, gaz naturel liquéfié ou GNL – dans le secteur civil, avant de les décliner dans le secteur de la défense.
L'armée doit par ailleurs anticiper l'apparition de nouveaux conflits liés aux problématiques du changement climatique, comme la montée des eaux dans des pays comme les Fidji ou le Bangladesh. Changement du climat et de terrain lié au problème climatique, pénurie de certaines énergies, utilisation de matériaux ultra polluants dont les stocks ne sont pas inépuisables : telles sont les raisons qui amèneront nos armées à adapter leurs équipements pour conserver leur efficacité. Cette adaptation doit commencer dès aujourd'hui et s'inscrire dans la durée : la France ne peut être prise au dépourvu. La vingt-sixième conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique (COP 26), qui inclura pour la première fois le thème des armées et de la défense dans la discussion principale, ainsi que la présidence de la France au Conseil de l'Union européenne seront l'occasion d'approfondir la réflexion sur ces questions.