Mme la ministre des Armées a annoncé la commande avancée de deux frégates de défense et d'intervention. Conformément à la loi de programmation militaire, cinq FDI seront en service à l'horizon de 2030, pour atteindre le format de quinze frégates, si l'on inclut les deux frégates de défense aérienne de type Horizon et les huit FREMM. Or l'offre française à la Grèce pour la modernisation de sa composante frégates porte notamment sur la construction de quatre unités de type FDI, dont trois en Grèce ; une première livraison aurait lieu début 2025. Pour ce faire, on envisagerait de puiser sur la chaîne de production des FDI commandées par la marine française : l'une des FDI en construction serait destinée à la marine hellénique. Par ailleurs, dès 2022, la marine française pourrait céder à la Grèce le Jean Bart, conçu pour la lutte antiaérienne, et le Latouche-Tréville, spécialisé dans la lutte anti-sous-marine. Dans l'hypothèse où la Grèce retiendrait l'offre française, le format de quinze frégates pourrait-il être tenu ?
Le programme Maritime Airborn Warfare System (MAWS) pour l'avion de patrouille maritime que nous envisagions de développer avec l'Allemagne, devait être lancé en commun en 2025 pour se concrétiser en 2030. Or la convergence des calendriers n'est pas totale. D'ici à 2030, nous renouvelons nos Atlantique 2, tandis que l'Allemagne, qui cherchait des solutions intérimaires, s'apprête à acquérir des avions Boeing P-8 Poseidon, pour un montant d'environ 1,5 milliard d'euros. Ce choix n'est pas neutre pour l'avenir du programme, alors que les avions de patrouille maritime sont un élément essentiel de notre dissuasion. Le choix allemand remet-il définitivement en cause le programme MAWS ? La divergence des calendriers est-elle un problème dirimant ? Où en est la convergence réelle du besoin opérationnel avec la marine allemande ? Que devons-nous souhaiter, au-delà de la rénovation des Atlantique 2, pour garantir la surveillance de nos espaces maritimes ?