Intervention de Philippe Meyer

Réunion du mardi 6 juillet 2021 à 17h35
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Meyer, rapporteur :

Venons-en maintenant, chers collègues, au troisième et dernier axe de notre mission, sur l'avenir de l'opération Chammal.

Lancée le 19 septembre 2014, l'opération Chammal est le nom donné au volet français de l'opération interalliée Inherent Resolve rassemblant plus de 76 États et cinq organisations, sous la supervision du commandement central américain situé à Tampa en Floride. À la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France dans la région, elle vise à apporter un soutien militaire aux forces locales engagées dans le combat contre Daesh sur leur territoire. La zone d'intervention de l'opération Chammal a été étendue à la Syrie le 8 septembre 2015 afin de pouvoir également frapper les centres depuis lesquels Daesh planifie et organise ses attaques.

L'opération Chammal repose sur deux piliers complémentaires :

– un pilier « appui », destiné à soutenir les troupes engagées au sol contre Daesh ;

– et un pilier « formation » au profit des forces de sécurité nationale irakiennes.

Dans le cadre du pilier « appui » de l'opération Chammal, l'armée de l'Air et de l'Espace met actuellement en œuvre 11 Rafale, dont quatre sur la base aérienne projetée au Levant située en Jordanie (230 soldats) et sept sur la base aérienne 104 d'Al Dhafra aux EAU (50 soldats). Nous avons visité ces deux bases organisées de manière exemplaires. Ces chasseurs contribuent à l'appui des troupes au sol en conduisant des missions de renseignement, de reconnaissance armée et de frappes ciblées et planifiées. Depuis le début de l'opération Chammal, plus de 11 600 sorties aériennes ont été effectuées. Plus de 1 560 frappes ont été réalisées, qui ont permis de détruire plus de 2 400 objectifs en Irak ou en Syrie. En 2020, 10 % des missions aériennes de la coalition internationale ont été effectuées par des avions français. Par ailleurs, une frégate française et son équipage (200 marins) sont engagés en soutien direct et participent à des opérations de patrouille en Méditerranée orientale, notamment dans le canal de Syrie.

Le pilier « formation » était auparavant organisé pour former le niveau tactique des unités irakiennes. Désormais, la formation se porte sur les états-majors et sur leur manière d'employer leurs unités, en structurant leur appréhension d'une campagne militaire et de la planification des opérations. Depuis 2020, une entité globale, le Military advisory group, est en charge de la politique de conseil qui est désormais prodiguée aux hautes autorités militaires irakiennes. L'état-major irakien que nous avons rencontré est particulièrement satisfait de la qualité de cette coopération et de ses résultats.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.