Or, en l'état actuel, notre système de défense n'est pas dimensionné pour faire pleinement face à ces nouvelles menaces. Sur nos théâtres d'opérations, nos forces sont faiblement équipées pour faire face à la menace drones, même si elles peuvent employer l'ensemble des armes « classique » à leur disposition pour neutraliser un engin jugé dangereux.
En outre, le dispositif de défense du territoire ne couvre qu'une partie de la menace constituée par les drones militaires. Certes, elle est en partie prise en compte par les postures permanentes de sauvegarde maritime et de sûreté aérienne. À titre d'exemple, dans le contexte d'un conflit interétatique, il s'agirait de faire face à des drones tactiques ou stratégiques évoluant à la manière d'un aéronef classique (hélicoptère ou avion), ou d'un bâtiment naval. Et en la matière, c'est bien la doctrine classique de la défense aérienne ou de la défense maritime qui font référence. Il n'en demeure pas moins que nos capacités en la matière présentent certaines lacunes, en particulier face à des menaces saturantes ou des essaims de drones. Ces fragilités concernent tant la détection – malgré les performances des radars les plus récents – que la neutralisation, en raison du vieillissement de nos capacités de défense aérienne comme le Crotale NG.
Enfin, sur le segment des drones de petites tailles, c'est-à-dire des drones de loisirs employés de manière malveillante, criminelle ou terroriste, tout ou presque reste encore à construire.
Il est donc urgent de se donner les moyens de répondre à la menace constituée par les drones, en portant l'effort sur deux axes d'action prioritaire : l'accroissement quantitatif et qualitatif de nos capacités et l'approfondissement de la coordination interministérielle et inter-acteurs. Fort logiquement, c'est autour de ces deux axes que sont organisées nos recommandations.