Intervention de Jean-Marie Fiévet

Réunion du mercredi 7 juillet 2021 à 10h10
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Marie Fiévet :

Messieurs les rapporteurs, merci pour cet exposé qui nous permet de mieux comprendre les ressorts stratégiques des drones. L'usage des drones de guerre est un phénomène récent, en une décennie le nombre de pays utilisant des drones à des fins militaires a bondi de 58 %. Leur utilisation généralisée pour des attaques ciblées soulève de nombreuses questions. Aujourd'hui les drones sont utilisés à des fins militaires par une centaine de pays et la flotte mondiale est estimée à 21 000 engins. Par ailleurs, plusieurs acteurs non-étatiques ont recours aux drones militarisés ou à des technologies similaires dans différents conflits au Moyen-Orient. Nous voyons bien comment ceux-ci se sont développés en outils de surveillance, de guidage puis en outils d'attaque. La technologie des drones diffère en fonction de leur usage et de leur complexité. Qu'ils servent de caméra, de radar, de laser ou d'armement, les drones militaires disposent tous d'une grande modularité, ce qui les rend très populaires. Enfin, la transmission des données ou leur envergure qui s'insère en terrains d'opération extérieurs ou urbains, augmentent fortement l'efficacité des forces de défense qui en font usage. Les drones ne sont plus réservés à une élite de pays mais bien à autant d'acheteurs qui le désirent. Qu'ils soient aériens ou maritimes, ils sont aussi sources de tensions diplomatiques ou encore de violations d'espaces de souveraineté.

Ainsi, les drones ont un impact dans les conflits dans la mesure où ils sont à la portée d'un grand nombre de pays, et donc, par ricochet, des forces irrégulières.

À titre d'exemple, l'usage de drones a été certain dans le conflit au Haut-Karabagh ou lors d'affrontements à Tripoli en Libye entre le gouvernement d'union nationale reconnu par la communauté internationale et l'armée nationale libyenne autoproclamée. Le drone militaire montre donc son utilisation dans des zones très diversifiées, qui nécessitent une rapidité d'action tout en étant ultra-connectées. Les drones militaires posent ainsi de nombreuses questions de logistiques. Il faut en effet que les armées maîtrisent dans tous les types d'environnement les outils suivants : la question de l'autonomie des engins, le stockage, la communication et la question de l'intelligence artificielle.

Cette dernière composante leur permettra de gagner en performance et les algorithmes permettront de gagner en rapidité et en précision grâce aux informations collectées. Le but technologique étant qu'il puisse décider de manière autonome.

Dès lors, Messieurs les rapporteurs, comment voyez-vous le futur de l'autonomie des drones militaires ?

Aujourd'hui ils sont limités en énergie, pourront-ils gérer leur propre source d'alimentation ? Que pensez-vous des matériaux qui composent les drones militaires ? Imaginez-vous des drones « Transformers » qui pourraient changer de forme en fonction du terrain d'opération ? Qu'en est-il du traitement des drones hors d'usage ? Existe-t-il des filières de recyclage ou de reconditionnement des matières premières ? Je vous remercie.

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