Merci Madame la présidente. Mon général, la question, à vous entendre, est aussi de savoir si notre société est toujours capable de concevoir l'esprit de sacrifice, et je pense qu'en effet notre pays peine à comprendre l'engagement de nos soldats et la nature de cet engagement. Nous vivons dans une société de la revendication, de la réclamation, et aux yeux de cette société-là, le soldat paraît étrange. Il ne réclame rien, il ne revendique rien, il offre son sang et, comme vous l'avez dit, il est aussi capable de faire couler le sang. Dans cette société où tout est liquide, où tout est flux, les engagements durables passent souvent pour des anomalies. Et pourtant comme l'a récemment écrit Robert Redeker, le soldat est l'être le plus nécessaire dans une société, parce que nulle liberté ne peut fleurir en l'absence de sécurité. Mon général, plus qu'une question, une affirmation, un peuple sans armée n'a pas de liberté, alors merci général, d'avoir pendant quatre ans, été la figure qui a rendu possible notre liberté.