Intervention de Françoise Dumas

Réunion du mardi 14 septembre 2021 à 16h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

Mes chers collègues, j'ai grand plaisir à vous retrouver pour cette nouvelle session parlementaire, qui plus est en présentiel.

Qu'il me soit permis, avant d'entrer dans le vif du sujet, de rendre hommage, au nom de la commission, au mécanicien de la sécurité civile décédé dimanche dernier dans un crash d'hélicoptère et de souhaiter un prompt rétablissement aux quatre blessés, dont deux gendarmes, qui en ont heureusement réchappé. Nous, parlementaires, sommes particulièrement bien placés pour savoir ce que la protection de nos concitoyens doit aux interventions souvent héroïques de la sécurité civile.

Cet été a, pour la plupart d'entre nous, été très studieux. J'en veux pour exemple l'audition exceptionnelle, le 25 août, des ministres Florence Parly et Jean-Yves Le Drian devant les bureaux des commissions des affaires étrangères et de la défense de l'Assemblée nationale et de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat. Organisée dans l'urgence, dix jours après la décision du Président de la République de déclencher l'opération Apagan, elle a permis au Parlement de se tenir informé du déroulement des évacuations en Afghanistan.

Madame la ministre des armées, vous m'aviez alors promis de revenir devant l'ensemble de la commission une fois passé l'acmé de la crise et avant l'ouverture de la session ordinaire ; je vous remercie d'avoir tenu parole et d'avoir accepté ma demande de venir nous présenter, au cours d'une audition publique, un premier bilan de l'opération Apagan.

Cette opération – dont le nom est un bel hommage au roman Les Cavaliers de Joseph Kessel – a suscité l'admiration de la plupart des observateurs, tant elle a été difficile à exécuter dans un contexte fortement dégradé et chaque jour plus instable. Elle fait honneur à la France, qui a démontré sa capacité à mettre en sécurité non seulement nos compatriotes mais aussi les Afghans menacés du fait de leur emploi par des structures françaises, notamment par nos armées, ou de leurs engagements intellectuels.

Je tiens par conséquent à saluer l'ensemble des personnels des ministères des armées, de l'Europe et des affaires étrangères et de l'intérieur, qui ont œuvré sans relâche, nuit et jour, à Paris, notamment au sein de la cellule de crise, à Abou Dhabi et à Kaboul à la mise en œuvre de ces évacuations.

Au total, notre pont aérien aura permis d'exfiltrer, en douze jours, près de 3 000 personnes, dont 2 600 Afghans, sachant que nous avions déjà mis à l'abri 1 500 de leurs compatriotes avant le 15 août. L'opération Apagan peut apparaître comme un succès, dans un contexte désastreux puisque les talibans se sont emparés de Kaboul en quelques heures et que les Américains ont été incapables d'organiser un retrait ordonné – chacun garde à l'esprit les scènes de désespoir et de panique qui se sont déroulées à l'aéroport de Kaboul. On sait qu'un nombre plus ou moins important d'Afghans ayant aidé les Occidentaux se trouvent encore sur place ; des arrivées récentes montrent que des efforts continuent d'être déployés pour leur permettre de quitter leur pays.

Quel bilan dressez-vous de cette opération ? Quel regard portez-vous sur les implications stratégiques de la nouvelle situation en Afghanistan ? Quel sera son impact, d'une part, sur la relation transatlantique, compte tenu des interrogations relatives à la fiabilité et à la transparence de l'allié américain, d'autre part, sur les possibles évolutions de posture au sein de l'Union européenne s'agissant des questions de sécurité et de défense et des réflexions en cours sur l'autonomie stratégique européenne ? Quel est votre point de vue sur les éventuelles implications de la situation afghane sur la présence française et européenne au Sahel ? Estimez-vous que des liens peuvent être établis entre les deux interventions ?

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