Intervention de Françoise Dumas

Réunion du jeudi 14 octobre 2021 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Dumas, présidente :

Général, ce n'est pas la première fois que nous avons le plaisir de vous accueillir au sein de la commission de la Défense nationale et des forces armées. Nous vous avions en effet reçu le 2 décembre dernier – en tant que sous-chef « Opérations » à l'état-major des armées – dans le cadre du cycle d'auditions que nous tenions alors sur l'opération Barkhane. Pour autant, il s'agit bien de votre première venue en tant que chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace. Permettez-moi de vous en féliciter très chaleureusement aujourd'hui.

Votre nomination à la tête de l'armée de l'Air et de l'Espace intervient au moment où la remontée en puissance soutenue par la LPM commence à pleinement porter ses fruits.

C'est notamment le cas pour l'aviation de transport, le couple constitué de l'A400M et du MRTT Phénix ayant démontré avec éclat sa performance lors de l'opération d'évacuation APAGAN sur laquelle nous avons organisé un cycle d'auditions pour en faire le retour d'expérience. Le double pont aérien dressé entre Kaboul, notre base aérienne Al Dhafra à Abu Dhabi, et Paris a été d'une remarquable efficacité. Au nom de mes collègues, je tenais donc à vous faire part – et à travers vous aux aviateurs – de notre pleine reconnaissance et de notre fierté.

Si l'opération Apagan a été un succès, elle n'est que l'une des manifestations de l'intensité de l'activité opérationnelle de l'armée de l'air au cours de l'année 2021, en France comme sur les théâtres d'opérations extérieures. Et ce n'est pas la reconfiguration de notre dispositif au Sahel qui l'allégera, l'armée de l'Air et de l'Espace ayant vocation à y demeurer fortement engagée, en particulier depuis la base aérienne projetée de Niamey. Nous attendons d'ailleurs de vous que vous puissiez nous dresser un premier bilan de l'activité des drones Reaper en bande sahélo-saharienne.

2021, c'est aussi l'année de la reprise des exercices de grande envergure, qu'ils soient conduits par l'armée de l'Air et de l'Espace seule, en interarmées ou en interalliés. Je pense notamment à l'exercice RHEA de contre-terrorisme, conduit en mars dernier en Méditerranée, ou à la mission HEIFARA, qui a vu le déploiement de plusieurs Rafale et de leurs ravitailleurs A330 Phénix à l'autre bout du globe, dans le ciel polynésien, en moins de 48 heures. Dans les deux cas, ces démonstrations de force et de puissance ont été scrutées avec attention par celles et ceux à qui elles étaient destinées… qu'il s'agisse de nos alliés ou de nos compétiteurs stratégiques. Je n'oublie pas non plus l'exercice annuel VOLFA d'entraînement à la haute intensité, qui se déroule pour cette année jusqu'à demain.

Ce bref détour par les opérations me semblait important car, au fond, c'est bien la finalité du budget que nous examinons que de permettre à nos armées d'être prêtes à répondre aux ordres du Président de la République. Et nous constatons que l'armée de l'Air et de l'Espace a toujours répondu présente.

Votre audition a donc pour but de nous permettre de mieux apprécier les grands équilibres budgétaires du PLF 2022 s'agissant de l'armée de l'Air et de l'Espace, et également d'identifier les éventuels points de tension qui pèsent sur elle.

Dans cette perspective, j'aimerais notamment que vous puissiez nous faire part des conséquences du retrait de service anticipé des Transall, et en particulier des Gabriel. L'achèvement du programme Archange visant à renforcer les capacités de renseignement d'origine électromagnétique n'étant pas prévu à très court terme, nous risquons donc de rencontrer une rupture de capacité en matière de renseignement d'origine électromagnétique. Faut-il selon vous s'en inquiéter ?

Je souhaite également recueillir votre appréciation des incidences du succès du RAFALE à l'export, tant sur le format de l'aviation de combat que sur la capacité de l'armée de l'Air et de l'Espace à former et entraîner les futurs pilotes.

Je ne doute pas que notre rapporteur pour avis, M. Jean-Jacques Ferrara, complétera mes interrogations à ce sujet, puisque c'est à cette question qu'il a décidé de consacrer la partie thématique de son rapport.

J'en profite d'ailleurs pour saluer l'excellence de son travail et son engagement au cours des cinq dernières années. Malgré nos différences politiques, nous partageons, comme avec l'ensemble de mes collègues, le plus profond respect pour celles et ceux qui ont choisi de servir les armes de la France, et la plus grande détermination à leur donner les moyens d'exercer leurs missions.

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