Intervention de Christophe Blanchet

Réunion du mercredi 12 janvier 2022 à 9h35
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Blanchet :

Mon général, comment votre service et la direction générale des relations internationales et de la stratégie du ministère des armées (DGRIS), qui sont deux entités très proches, s'articulent-elles l'une à l'autre ? La DGRIS, qui a connu une véritable montée en puissance ces dernières années, n'a-t-elle pas vocation à alimenter directement votre service ? Pourrait-elle être rattachée à l'état-major des armées ? La situation actuelle vous paraît-elle satisfaisante ? Si tel n'est pas le cas, quelles sont vos préconisations ?

Depuis plusieurs mois, l'évolution de la situation stratégique au Sahel est inquiétante en raison de la montée du sentiment antifrançais. Dans cette région, historiquement amie de la France, des acteurs nouveaux apparaissent, notamment les Russes et les Turcs, qui brillent par leur maîtrise de la désinformation : ont-ils une influence sur le développement de ce sentiment ? Celui-ci peut en effet étonner, tant la France semble avoir agi, ces dernières années, en faveur d'un rapprochement. On se souvient notamment des propos du Président de la République sur la colonisation et la responsabilité de la France ou sur la fin du franc CFA, considéré comme un instrument néocolonial.

Interrogé hier sur la situation au Mali, le ministre des affaires étrangères est revenu sur les mesures prises par notre pays pour apaiser la sous-région, en particulier sur les pressions exercées sur la junte au pouvoir sans pénaliser le peuple malien. Actuellement, 5 000 de nos compatriotes se trouvent au Mali. Combien sont-ils dans l'ensemble de la bande sahélo-saharienne ? Quel est le nombre des Européens qui s'y trouvent ?

Je rappelle que la représentation nationale est aux côtés des Maliens et que la France est l'amie du Mali. Il n'en demeure pas moins que la montée du sentiment antifrançais dans la région inquiète. Pourrait-elle remettre en cause nos coopérations militaires avec ces pays ? Les éléments de la force présents sur place sont-ils régulièrement empêchés dans leur action, comme ils l'ont été lorsqu'un convoi fut bloqué au Niger ? Peut-on imaginer une menace sur nos forces pré-positionnées, qui nous sont si précieuses ?

Enfin, comment prenez-vous en compte le sentiment antifrançais dans le contexte de la réarticulation de l'opération Barkhane et de la participation accrue de nos partenaires européens dans le cadre de la task force Takuba ? Peut-il se muer en un sentiment antieuropéen ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.