Mon général, je me souviens d'avoir été magnifiquement reçu dans vos bureaux, à Bruxelles, il y a quatre ou cinq ans, lorsque j'effectuais mon tour de France à pied. Vous avez beaucoup de mérite. Je loue votre stoïcisme et votre fidélité ; vous êtes à la croisée de toutes les contradictions, de toutes les incertitudes, des ordres et contre-ordres. Vous devez sans cesse prendre la mesure de l'engagement des principaux États européens, des alliances et des défiances à l'égard des Américains, des Russes, des Chinois, et même de l'OTAN. Vous évoluez sur un échiquier qui est peut-être l'un des plus complexes de l'histoire. Je souhaiterais donc savoir comment vous voyez l'avenir de l'armée européenne. N'auriez-vous pas intérêt à occuper des niches, comme la recherche, le renseignement, les drones ou l'humanitaire, en attendant mieux ?